lundi 22 septembre 2014

A une amie.

À une amie




Il fut un temps ou l'on y croyait.
Il fut un temps on l'on se voyait.
Il fut un temps ou le sacré n'avait de place,
ou on lui pissait dessus comme des gosses sur les fourmis.
Un temps ou je rêvais,
l'amour à l’orée d'une clairière.

Et maintenant que mes mains sont vides ? Que me reste t-il ?
Un souvenir, un ailleurs.
Ton visage chaque jour, pour peu que je veuille bien venir te voir. Au fin fond de cet amphithéâtre, les acteurs sont mauvais, les spectateurs bien trop patients. Je n'arrive jamais à rester après l'entracte.
Après t'avoir vu, après t'avoir pensé, quand tout les spectateurs se lèvent, que les acteurs sortent de scène, je reste là dans un coin et j'imagine. Alors vous y retournez tous, sans entrain, sans envie, la pièce est nauséabonde.

Et puis il y a tout le reste, le monde qui fout le camp et les gens...La démocratie directe et les médias.

La démocratie directe, nous sommes heureux, nous l'avons voulu !
Brave peuple de France bien heureux d'aller élire tout les 5 ans son nouveau Maître. Dieu tout-puissant des médias, homme sans pouvoir, Prophète sacrifié sur l'autel de la Finance !
Et nous pauvre peuple de cons, nous on y croit.

On nous vend des débats stériles sur la Laïcité, l'école, l'économie, dans chaque bar, à chaque coin de rue il y a un con pour en parler.

La politique ne passionne personne, les infos le soir, un ou deux journaux le matin et on se fait un avis sur les Maîtres, tout ces géants qui passent à la télé et nous dominent, une toute puissance, un beau costard, de belles paroles, l'ENA, comment ne pas avaler chaque parole ?

Et si tout ça n'était qu'une vaste blague ?
On nous endort, chaque citoyen se doit de penser qu'il n'a aucun droit sur la politique, aucun pouvoir sinon il devient dangereux. Le chômage ? Il n'y a rien de plus extraordinaire cela rend docile. Et derrière, ils se gavent tous et surtout ils passent leurs temps à vous faire croire qu'il ne faut rien changer, que c'est la seule voie.

Moi ? Je ne suis qu'un idéaliste, un con pratiquement communiste qui pense qu'il faut foutre en taule les directeurs de banques mais sans eux on ferait comment ?

Pourquoi croyez-vous que vous voyez toujours Jacques Attali et Alain Minc à la télévision ? Ce même Alain Minc qui nous disait deux mois avant le crash boursier de 2008 que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jacques Attali, économiste de gauche, prôneur d'une pensée unique. Alain Minc, économiste de droite qui dit la même chose qu'Attali mais faut se taper un peu sur la gueule pour que ça fasse crédible.

Pourquoi nos plus grand groupes industriels et financiers rachètent avec autant de vigueur des journaux mourant ? Pourquoi Cécile Duflot se fais lyncher dans tout les médias pour la loi Alur (qu'elle n'a pas été seule à faire et qui n'est pas une si mauvaise loi mais qui tape sur les agences immobilières) et à qui appartiennent ces médias ? Pourquoi après avoir sorti un livre sur le gouvernement ?

Et si tout ça n'était qu'une vaste blague ? Je n'ai jamais cru à la théorie générale, celle qui dit qu'il faut arrêter de croire que le gouvernement peux faire quelque chose et qu'il a les mains liées, qu'il y a des lobbying. Bien sur qu'il y a des lobbyings mais ils sont voulus.
Nous n'élisons pas M Hollande ou M Sarkozy, voté pour eux ou non ne changera rien, les médias les élisent et qui dirige ces médias ? Leurs amis.

Les politiques ne s’adressent jamais à nous mais aux industriels.
La France est un pays magnifique avec des ressources incroyables, son crash est voulu. Le crash de 2008 avait été mis en place par cela même qui se sont gavés avec.

La 5ème république ? Un véritable chien de garde, une folie que l'on a permise et surtout amplifiée avec l'adoption des « quinquennats ». Il n'existe plus qu'un exécutif géant. Plus de pouvoir législatif et surtout plus de troisième pouvoir : la presse.
Quand l'assemblée est voté deux mois après l'élection présidentiel, qui va y être majoritaire ? Et même celui qui gouverne à l'Assemblée fait partie du camp des puissants, puisqu'il est élu par la majorité.

Le sénat ? Il est élu juste avant la fin du quinquennat alors ça permet durant quelques mois un contre pouvoir certes mais après ? Les pleins pouvoirs. Il n'y a pas de pouvoir législatif mais un immense pouvoir exécutif. Même s'il y a quelques frondeurs au PS ils seront toujours tenu en laisse, ils ont trop à perdre.

Pour ce qui est du pouvoir de la presse, il appartient à ceux qui ont voté pour faire élire le candidat, il est donc inexistant.

Que faire ? Se réveiller, ne plus croire en cette pensée unique, ne plus croire en la Vérité économique ou social, la Seule, l'Unique que l'on nous rabâche sur les plateaux télés, exigez de nouvelles têtes, une diversité.

Et surtout une sixième république. Rappelez-vous au lycée, on nous a rabâché à longueur de temps que la 4ème République était une horreur, mais la 5ème ? De Gaulle notre sauveur, une république stable (il avait pas prévu que faire ça en 7 ans ça permettait un contre pouvoir au bout de 5 mais Chirac y a mis un terme, sauvé!). La 5ème, De Gaulle ne la voulait pas si le législatif gardait autant de pouvoir que sous la 4ème, au nom de la stabilité !

Le législatif c'est chiant, et encore, si la droite avait la majorité à l'Assemblé on ne serait pas mieux, puis qu’eux-mêmes se font élire par leurs industriels.

Nous ne sommes pas en démocratie mais en monarchie.

Que faire ? Pourquoi ne pas réfléchir à une sixième république dans lequel le peuple serait le législatif, n'élisons plus nos maîtres mais ayons un droit de regard sur leurs actions, pour cela votons directement leurs lois.

Impossible ? Aucun média ne vous dira le contraire.

Lettre à Kate du Lundi 22 Septembre 2014 :

«  Je ne t'ai pas écrit depuis longtemps très chère. Je me sens mieux depuis quelques temps, j'essaye de me bouger le cul. J'essaye d'aller lui parler mais tu sais je suis lâche.
J'essaye de mettre un terme à ce bouquin mais je n'en ai pas la force, tu es cette amie et un peu ce psy auquel je peux parler sans entrave.
Je crois toujours au Monde et aux gens, je suis toujours aussi naïf. J'aime toujours autant jouer de la musique et écrire. J'aime toujours autant la voir marcher et rigoler.

J'ai toujours autant envie de réussir, dans la musique, l'écriture.
J'ai parlé hier de tout ça avec Baptiste, de la politique, de cette vieille amie à qui je reparle.

Cette amie qui n'a jamais rien su et qui sera remerciée, un jour, si ce bouquin voit le jour, car elle m'a permis d'écrire certains des textes dont je suis le plus fier et surtout elle m'a permis d'apprendre.

Elle est là au détour d'une dizaine de pages en train de danser, de valser, elle m'accompagne sur la lune, sur la dune. Elle hante le livre après m'avoir hanté durant deux ans.
Elle est là dans chaque nouvelle, dans chaque chanson. Dans une robe noir, sous la pluie.
En espérant que j'ai pu restituer, ne serait-ce qu'un fragment de la grâce que j'ai vu en elle, à l'intérieur de ce bouquin.

C'est marrant tu sais parce que vivre avec ce Monde est un réel apprentissage.
Il y a peu de temps j'ai réfléchi et décidé d’arrêter la fac. La seule chose qui me motivait encore c'était cette fille dont je te rabâche les oreilles à longueur de pages. Elle finira comme la demoiselle de la lune à hanter ce livre à force de lâcheté.

C'est une toute autre hantise, c'est une toute autre grâce, c'est un sourire, un regard à en faire exploser les nuages. C'est un tout autre langage, de nouveaux mots.

Ce monde est un apprentissage, parce qu’au delà de l'envie de ne plus aller à la fac je me suis inscrit au service civique, il y a plein de choses passionnantes à y faire et j'aimerais vraiment y prendre part. Même là c'est un monde de requin, avec une sélection, des difficultés administratives, une opacité, c'en est presque drôle tellement c'en est navrant.

En attendant de savoir si je suis accepté, je vais continuer à aller en cours de temps à autres, pour la voir.
Comme un petit vieux qui tous les jours se rend au musée pour rester des heures durant assis sur un banc en face de son tableau préféré.

En espérant qu'un jour au détour d'un regard la femme figé se lève et l'embrasse.


A bientôt Kate. »

vendredi 19 septembre 2014

Mercredi 30 Decembre 2009

Mercredi 30 Decembre 2009
06h51




Ennui. Il y a cette interminable envie d'embraser la plume, et ce sujet qui n'arrive jamais... Il est semblable à un monstre tapi dans le noir : on sait très bien ce qu'il renferme, et la peur nous emplit tandis qu'on ne peut le saisir. Je suis une ombre accroupie dans le noir de tes yeux. En attendant la mort, je succombe à ce sourire, et avec plaisir je m'enivre de ce destin.
Juste se crasher, se sentir bien, puis sentir ses os qui se brisent. Sauter de la lune jusqu'à la terre.
Lune, il m'arrive de ne pas dormir juste pour te regarder, pour danser au dessus des arbres. Les nuages n'osent pas te toucher, ni même t'effleurer de peur d'être submergés par ta grâce. Je passe la nuit sur le rebord de ma fenêtre à te regarder, fumant clope sur clope.
C'est une offrande, ma vie contre ta lumière.

lundi 15 septembre 2014

31 08 2014

Dimanche 31 Août
07H11



J'aime cette folie, j'aime l'écrire. Mettre de la musique en fond et écrire. J'aimerais le faire en jouissant, une certaine folie nous empare à cet instant. Celle de l'ivresse est belle, elle ne promet rien et ne juge pas.
J'aime écrire dans cet univers, un verre à la main, la clope au bout des lèvres, le poète qui hurle assis au fond de la pièce et cette jouissance qui sort. Je ne me relis jamais, je ne corrige jamais. Je n'apprend rien, je suis un instinctif.


Je n'ai jamais su quoi écrire avant de commencer, quand une rage m'envahit, que ma peau me gratte et mes doigts me démangent.
Bourré, j'écris souvent sur toi ou sur l'amour perdu.
Cela fait seulement deux mois et j'ai pourtant l'impression que le siècle vient de s'achever.
Je ne sais pas ce qui nous manque le plus, l'autre ou ses souvenirs ?
Je ne sais pas écrire l'amour perdu, je n'écris que la course, il ne sert à rien de mélanger le noir au noir.
De plus, j'ai rarement perdu l'amour, je l'ai souvent fait fuir.
Énervé, j'écris sur le monde et ses horreurs, mon monde et mes échecs, le vôtre et votre inconscience.

Parlons de toi encore une fois, encore mieux ne parlons pas, laissons les faire.

Aime-t-on jamais quelqu'un plus que nous-même ?
L’amour combat-il nos êtres, nos actes, ceux qui nous écœurent ?
Sommes-nous trop lâche pour vivre seul, trop peureux ?
L'autre qui nous aliène, qui par nature enchaînent nos désirs, pourquoi est-il si beau ?

La beauté... je ne m'attache pas à quelqu'un par peur d'être seul, pas au début.
Je la désire parce qu'elle m'attire autant qu'elle me repousse.
Parce qu'elle est magnifique.
Parce qu'elle a un sourire à rendre dieu fou.
Parce qu'elle a un regard à mourir.

L'intérieur ? Il n'y a pas de regard, pas de sourire, pas de cambrure, pas de danse sans lui.

Elle m'anime parce qu'elle me rend fou, parce qu'elle me remplit de vie, parce qu'avec elle je veux m'évader.
C'est aussi ça l'amour, oublier.
Il est plus facile de supporter à deux.

Mais je ne veux plus oublier, je ne veux simplement pas savoir, laissons les s’entre-tuer.
Brûlons nous les yeux à trop se regarder.
Écorchons-nous les lèvres à trop nous embrasser.
Déchirons-nous les mains à trop s'aimer.

Tu sais je ne serais bon au fond de ton lit, l'amour est un apprentissage et je ne suis qu'instinct.


Un jour on se posera, il faudra alors se quitter pour ne pas nous gâcher.
Ne nous laisse pas faire comme tous ces autres, crois avec moi que l'amour n'est pas qu'une pute avec qui l'on s'oublie, pour ne plus oser la vie.
Promet moi que tu nous tueras avant que l'on en devienne adulte.
Promet moi que tu me tourneras le dos quand les souvenirs te seront beaux.

Promet moi que notre amour sera fou, qu'il ne sera pas, car ici bas il est trop humain pour être celui qui sous la pluie, ivre et insoumis, nous fera danser.

Toi dans ta robe, moi en costard pour se marrer, à se détremper les os, une bouteille à la main, les paumes qui se joignent, tes lèvres, tes putain de lèvres...
Celles qui veulent se battre, deux vagues somptueuses qui viennent s'échouer sur la coque de mon rafiot.
Je tressaille et en cet instant je suis heureux, à l'intérieur tout fout le camp. À force de trop de question, ma mémoire et ma conscience s'entre-tuent. Mon cœur s'affole. Je m'en fous, je le vis.

Nous ne serons pas deux amoureux qui à la fête foraine s'amusent une peluche sous le bras. Nous serons deux fous qui dans cette ruelle, s'étreignent violemment contre le mur.

Main dans la main, les yeux au ciel et nos souffles qui hurlent.