À une amie
Il fut
un temps ou l'on y croyait.
Il fut
un temps on l'on se voyait.
Il fut
un temps ou le sacré n'avait de place,
ou on
lui pissait dessus comme des gosses sur les fourmis.
Un
temps ou je rêvais,
l'amour
à l’orée d'une clairière.
Et
maintenant que mes mains sont vides ? Que me reste t-il ?
Un
souvenir, un ailleurs.
Ton
visage chaque jour, pour peu que je veuille bien venir te voir. Au
fin fond de cet amphithéâtre, les acteurs sont mauvais, les
spectateurs bien trop patients. Je n'arrive jamais à rester après
l'entracte.
Après
t'avoir vu, après t'avoir pensé, quand tout les spectateurs se
lèvent, que les acteurs sortent de scène, je reste là dans un coin
et j'imagine. Alors vous y retournez tous, sans entrain, sans envie,
la pièce est nauséabonde.
Et puis
il y a tout le reste, le monde qui fout le camp et les gens...La
démocratie directe et les médias.
La
démocratie directe, nous sommes heureux, nous l'avons voulu !
Brave
peuple de France bien heureux d'aller élire tout les 5 ans son
nouveau Maître. Dieu tout-puissant des médias, homme sans pouvoir,
Prophète sacrifié sur l'autel de la Finance !
Et nous
pauvre peuple de cons, nous on y croit.
On nous
vend des débats stériles sur la Laïcité, l'école, l'économie,
dans chaque bar, à chaque coin de rue il y a un con pour en parler.
La
politique ne passionne personne, les infos le soir, un ou deux
journaux le matin et on se fait un avis sur les Maîtres, tout ces
géants qui passent à la télé et nous dominent, une toute
puissance, un beau costard, de belles paroles, l'ENA, comment ne pas
avaler chaque parole ?
Et si
tout ça n'était qu'une vaste blague ?
On nous
endort, chaque citoyen se doit de penser qu'il n'a aucun droit sur la
politique, aucun pouvoir sinon il devient dangereux. Le chômage ?
Il n'y a rien de plus extraordinaire cela rend docile. Et derrière,
ils se gavent tous et surtout ils passent leurs temps à vous faire
croire qu'il ne faut rien changer, que c'est la seule voie.
Moi ?
Je ne suis qu'un idéaliste, un con pratiquement communiste qui pense
qu'il faut foutre en taule les directeurs de banques mais sans eux on
ferait comment ?
Pourquoi
croyez-vous que vous voyez toujours Jacques Attali et Alain Minc à
la télévision ? Ce même Alain Minc qui nous disait deux mois
avant le crash boursier de 2008 que tout allait pour le mieux dans le
meilleur des mondes. Jacques Attali, économiste de gauche, prôneur
d'une pensée unique. Alain Minc, économiste de droite qui dit la
même chose qu'Attali mais faut se taper un peu sur la gueule pour
que ça fasse crédible.
Pourquoi
nos plus grand groupes industriels et financiers rachètent avec
autant de vigueur des journaux mourant ? Pourquoi Cécile Duflot
se fais lyncher dans tout les médias pour la loi Alur (qu'elle n'a
pas été seule à faire et qui n'est pas une si mauvaise loi mais
qui tape sur les agences immobilières) et à qui appartiennent ces
médias ? Pourquoi après avoir sorti un livre sur le
gouvernement ?
Et si
tout ça n'était qu'une vaste blague ? Je n'ai jamais cru à la
théorie générale, celle qui dit qu'il faut arrêter de croire que
le gouvernement peux faire quelque chose et qu'il a les mains liées,
qu'il y a des lobbying. Bien sur qu'il y a des lobbyings mais ils sont
voulus.
Nous
n'élisons pas M Hollande ou M Sarkozy, voté pour eux ou non ne
changera rien, les médias les élisent et qui dirige ces médias ?
Leurs amis.
Les
politiques ne s’adressent jamais à nous mais aux industriels.
La
France est un pays magnifique avec des ressources incroyables, son
crash est voulu. Le crash de 2008 avait été mis en place par cela
même qui se sont gavés avec.
La 5ème
république ? Un véritable chien de garde, une folie que l'on a
permise et surtout amplifiée avec l'adoption des « quinquennats ».
Il n'existe plus qu'un exécutif géant. Plus de pouvoir législatif
et surtout plus de troisième pouvoir : la presse.
Quand
l'assemblée est voté deux mois après l'élection présidentiel,
qui va y être majoritaire ? Et même celui qui gouverne à
l'Assemblée fait partie du camp des puissants, puisqu'il est élu
par la majorité.
Le
sénat ? Il est élu juste avant la fin du quinquennat alors ça
permet durant quelques mois un contre pouvoir certes mais après ?
Les pleins pouvoirs. Il n'y a pas de pouvoir législatif mais un
immense pouvoir exécutif. Même s'il y a quelques frondeurs au PS
ils seront toujours tenu en laisse, ils ont trop à perdre.
Pour ce
qui est du pouvoir de la presse, il appartient à ceux qui ont voté
pour faire élire le candidat, il est donc inexistant.
Que
faire ? Se réveiller, ne plus croire en cette pensée unique,
ne plus croire en la Vérité économique ou social, la Seule,
l'Unique que l'on nous rabâche sur les plateaux télés, exigez de
nouvelles têtes, une diversité.
Et
surtout une sixième république. Rappelez-vous au lycée, on nous a
rabâché à longueur de temps que la 4ème République était une
horreur, mais la 5ème ? De Gaulle notre sauveur, une république
stable (il avait pas prévu que faire ça en 7 ans ça permettait un
contre pouvoir au bout de 5 mais Chirac y a mis un terme, sauvé!).
La 5ème, De Gaulle ne la voulait pas si le législatif gardait
autant de pouvoir que sous la 4ème, au nom de la stabilité !
Le
législatif c'est chiant, et encore, si la droite avait la majorité
à l'Assemblé on ne serait pas mieux, puis qu’eux-mêmes se font élire
par leurs industriels.
Nous ne
sommes pas en démocratie mais en monarchie.
Que
faire ? Pourquoi ne pas réfléchir à une sixième république
dans lequel le peuple serait le législatif, n'élisons plus nos
maîtres mais ayons un droit de regard sur leurs actions, pour cela
votons directement leurs lois.
Impossible ?
Aucun média ne vous dira le contraire.
Lettre
à Kate du Lundi 22 Septembre 2014 :
«
Je ne t'ai pas écrit depuis longtemps très chère. Je me sens mieux
depuis quelques temps, j'essaye de me bouger le cul. J'essaye d'aller
lui parler mais tu sais je suis lâche.
J'essaye
de mettre un terme à ce bouquin mais je n'en ai pas la force, tu es
cette amie et un peu ce psy auquel je peux parler sans entrave.
Je
crois toujours au Monde et aux gens, je suis toujours aussi naïf.
J'aime toujours autant jouer de la musique et écrire. J'aime
toujours autant la voir marcher et rigoler.
J'ai
toujours autant envie de réussir, dans la musique, l'écriture.
J'ai
parlé hier de tout ça avec Baptiste, de la politique, de cette
vieille amie à qui je reparle.
Cette
amie qui n'a jamais rien su et qui sera remerciée, un jour, si ce
bouquin voit le jour, car elle m'a permis d'écrire certains des
textes dont je suis le plus fier et surtout elle m'a permis
d'apprendre.
Elle
est là au détour d'une dizaine de pages en train de danser, de
valser, elle m'accompagne sur la lune, sur la dune. Elle hante le
livre après m'avoir hanté durant deux ans.
Elle
est là dans chaque nouvelle, dans chaque chanson. Dans une robe
noir, sous la pluie.
En
espérant que j'ai pu restituer, ne serait-ce qu'un fragment de la
grâce que j'ai vu en elle, à l'intérieur de ce bouquin.
C'est
marrant tu sais parce que vivre avec ce Monde est un
réel apprentissage.
Il y a
peu de temps j'ai réfléchi et décidé d’arrêter la fac. La
seule chose qui me motivait encore c'était cette fille dont je te
rabâche les oreilles à longueur de pages. Elle finira comme la
demoiselle de la lune à hanter ce livre à force de lâcheté.
C'est
une toute autre hantise, c'est une toute autre grâce, c'est un
sourire, un regard à en faire exploser les nuages. C'est un tout
autre langage, de nouveaux mots.
Ce
monde est un apprentissage, parce qu’au delà de l'envie de ne plus
aller à la fac je me suis inscrit au service civique, il y a plein
de choses passionnantes à y faire et j'aimerais vraiment y prendre
part. Même là c'est un monde de requin, avec une sélection, des
difficultés administratives, une opacité, c'en est presque drôle
tellement c'en est navrant.
En
attendant de savoir si je suis accepté, je vais continuer à aller
en cours de temps à autres, pour la voir.
Comme
un petit vieux qui tous les jours se rend au musée pour rester des
heures durant assis sur un banc en face de son tableau préféré.
En
espérant qu'un jour au détour d'un regard la femme figé se lève
et l'embrasse.
A
bientôt Kate. »