mercredi 26 février 2020

20.02.25

20.02.25
00h32


C’est marrant, je me suis fait masser aujourd’hui et bien sur que l’on s’en fout comme le reste du bouquin. Mais je sais pas si je suis un vieux con ou juste pudique mais j’ai eu envie de tomber amoureux.
Il faut que je prenne une douche, encore un gin, et après j’enlève cette odeur de spa.
Toute cette conneries sentent l’amour, j’ai du mal à me l’imaginer froid, quand elle va de votre nuque à vos mains. C’est celui d’un autre.
C’est un acte sacrificiel, la pièce est vide et tu te déshabille, la tête entre des chiottes, on tape à la porte : « ouvrez », bien sur tout le monde chuchote.
Les bruits de pas, l’odeur du cuir, elle bouge, un frottement, dois-je bondir ? C’est un polar.
L’initiation à une secte ne saurais faire plus mystérieux.
J’ai envie de retomber, à l’amour y vouer un corps. J’avais peur quand elle m’a touché le ventre, d’y ressentir toutes les cicatrices, par la pensée me voir déborder de la table. Mais le toucher... alors pourquoi ne pas le laisser se faire prendre ?

A la fin j’avais envie de lui demander si on la massait, elle. Il n’y a de plus beau qu’une main sur un corps, il n’y a plus de chaleur qu’un sourire qui s’éveille sur les yeux de l’autre.


Je ne peux m’empêcher de croire qu’il y en a des possibles autre que le froid de cette pièces. Est-ce comme un antidépresseur pour nous autre ? Comme une thérapie ? Comme de la sophrologie ? Le moyen d’oublier la solitude ? Passer de salle en salle, de carrelage en carrelage, de tamisé en tamisé, de violon en violon ?


Je veux être celui, à ce dimanche, au pied du lit. M’attendrir sur tes jambes, glisser mes mains sur tes bras, d’un doigt m’accrocher à tes hanches. Et toi, t’en fais ce que tu veux, juste une envie de te le donner.

Il n’y a de plus humain qu’une offrande.

Cela durera une vie s’il le faut, si tu pouvais savoir ce que je m’en fous. Si c’est à sortir sous la pluie, au milieu d’une ville, avec tout ces tristes. Je crois que j’aurais moins envie de me faire avoir par le crabe.

Il y a une musique qui se fredonne, une basse lèche le sol, la pièce se lève, la lumière éclate, plus que la pluie qui nous embrasent et nous seront seuls.


On se fera masser à quatre s’il le faut mais on le fera entre nous, comme un acte de résistance, comme un adieu à soi. À la romaine ! Changer l’appart en mains à mains. En faire un temple. La crème réchauffe la gueule et si c’est pas assez y a de la vodka.

C’est juste qu’il n’y aura pas de verbes, ce sera entre nous. Un matin ou en orgie, ce sera entre nous. Tu sais c’est comme un saut entre deux flaques, je vois tes paupières s’éteindre à mes mains sur ta cuisse. Je sens tes bras qui s’ouvrent à chaque étreinte de mon pouce sur ta peau. Je fredonne le ciel à chaque poussée de ma paume sur ta nuque. Tu t ‘y endors ou te réveille, que tu m’embrasse ou que tu l’enlace, que ce sois le vide ou un câlin, ce sera entre nous. De deux corps, peut être de deux langues, dans la gueule de l’autre, c’est le lever d’un matin, le lever d’un chagrin, le lever d’un demain. Je ne veux pas que ce soit la demande d’autre chose, c’est une offrande.

L’histoire en est remplie, de l’autre, c’est l’histoire d’un marin. Personne ne doit attendre au risque qu’il ne soit trop tard.

A peine lever, je n’ai jamais eu qu’une envie, de voir, au dessus de la couette ces deux épaules, de les embrasser et de les faire danser. Je n’ai pas besoin d’un spa pour aimer l’amour d’une main sur mon ventre. Bien qu’il soit l’épreuve d’une guerre, bien qu’il n’y ai que de la boue, seuls dans la nuit je veux bien te le montrer. Figurer au yeux du monde, à travers les tiens, la peur d’un enfant.


Il en faut autant pour résister aux autres. Si tu veux on les feras danser, eux aussi. On y arrivera, si ont ouvrent le grenier, à transpercer la ville. A y fumer une clope, de là je ne vois pas ce qu’ils y voient, il n’y a que l’image d’une nana qui court après un string. Cette rue est remplie de cadavre, et de ceux qu’y s’y accrochent.

La grâce n’a pas de nom, et pourtant quand je frôle ton visage, elle porte le tiens. Me revoilà devant ce corps, sur le ventre, le dos à nue, le bide ouvert. Tu te tiens là nue, ce n’es rien d’autre qu’une peau, mais putain que tu es belle. Il y à ce sourire et ces yeux, tes pieds quittent le sol et tu me dévisage, je ne peux être, je m’effondre.

Dans la brume, la gueule à la flotte je m’éveille. Il fait froid, il fait noir, je suis paniqué. Il n’y a que des cris pour me réveiller. De tout mon poids je me lève, ma jambe ripe contre le tronc immense des arbres, la gueule ouverte j’y cherche une étreinte, un souvenir. Le massage d’une aura. Putain s’il te plaît caresse moi, encore une fois lève toi et montre moi cette silhouette. En ce matin, dans ce grenier, face à cette fenêtre, lève-toi.


Mais tout ça ce n’est que l’écrit d’un plastique sur
un bout de bois, au centre d’une pièce blanche. Ce n’est que celui d’un triste qui s’y noie, de trop hurler entre deux vagues. La porte ne s’ouvre jamais, on vis dans cette pièce ou la lumière ne vous agresse pas, ou la musique se baisse, ou le lit est plume. Cette pièce ou il y fais froid, que l’on se pète les ongles contre le carrelage pour s’en sortir, putain invite moi. Du grenier je veux en faire ma vie, de ces mains, à me lever, à secouer la couette en sursaut et mettre ta jambe à nue, alors d’une envie la caresser.