22.12.16
01h16
Et ce soir je me meurs un peu plus, tout comme toi. J’ai besoin de ne plus y penser, tout comme toi.
J’ai besoin d’y rêver, de l’espérer, de te baiser les griffes dans le plancher.
Avec
toi je m’anesthésie, comme une redescente de ce que tu voudra,
comme un lendemain de ce qui te plaira, comme un addict qui le
comprendra.
C’est comme ça je suis addict. De combien d’addictions ? C’est une autre question. C’est le propre des angoissé(e)s ? Pas le propre mais disons que nos obsessions aiment l’addiction. Penser, le penser, y penser, la pensée, te panser aussi.
Et plus je m’alcoolise, et plus je m’expertise, et plus j’en deviens subtil dans les goût de bière, mon alcool de prédilection, celui de toutes les substitutions. Est-ce comme cela que font les sommeliers ? A t’on fais d’une gène une excuse ?
Désolé mais j’ai besoin en ce soir de vous raconter ma passion pour la boisson, j’ai besoin de décrire chaque endroit de ma misère, chaque obsession dans mon crâne, chaque symptôme sous ma peau mon regard et mon esprit pour encrer tout cela dans le réel, savoir qu’au moins une personne l’aura lu et que je ne pourrais plus jamais mentir sur mon état. Que les autres me savent aussi, ne plus avoir à faire semblant. Peut être alors cesseront les tremblements lorsque je regarde les gens dans les yeux, peut être alors cesseront les phobies dans les cages d’ascenseurs et partout ailleurs, peut être alors cessera ce besoin, cette survie, de savoir comment m’échapper. Ne plus avoir à mentir sur mon état, que vous me sachiez...
Lorsque l’on se demande pourquoi, rien ne vient ou plutôt tout continue, mon sommeil est abjecte, j’estime mourir trois fois par nuit, mes journée sont parsemées de volontés de me détruire, mes soirée de celles de m’accomplir dans la légèreté, à travers cette bière. Plus je grossi, plus je me hais, plus j’y bois, je suis l’égocentrique le plus mal luné de toute cette planète !
Tout
ça n’a rien de poétique, tout ça est crue, comme un bout de
viande que l’on claque contre une planche pour l’attendrir,
c’est un bout de viande, tout ces moments à arracher la terre en
espérant se lever. Tout ces récits n’ont qu’un but, vous faire
comprendre ce que c’est de dire à quelqu’un : « oui
mais je sais ce que c’est, bouge toi et ça ira mieux » et
surtout l’immense vide que ces gens là reçoivent. Tout ceci n’a
qu’un but, l’encrer dans le réel.
Je suis malade : je
suis alcoolique, je suis névrosé, je suis obsessif, je souffre d’un
trouble anxieux généralisé. Il faut vous apprendre à vous taire
avec vos déprime et autre stress, ne pas y gratter la terre à
chaque respiration ce n’est pas en être malade, et même si tu
pense, absolument, avoir vécu ce qu’il te raconte, ferme là,
écoute le, sois là, sois tendre, comme un plaid après qu’elle
soit rentrer tremper jusqu’à l’étiquette, mais s’il te plaît,
ferme là.
Il n’y a aucun rapport entre le moment d’un deuil
et une dépression, il y a une différence entre avoir un boulot
stressant, une vie stressante et l’angoisse : c’est un ami
qui est toujours là, qui vous veut du bien, qui vous retient, qui
vous empêche, qui vous dis, qui vous crie, qui n’a à vous
demander pour que vous soyez. C’est une intensité et c’est une
fréquence, presque sportivement vous vous défenestrer ! Un
instant de survie.
C’est des pulsions de mort, c’est une
remise en question de notre théâtre, c’est des peurs de planter
un ami dans le dos, c’est une impression de s’étouffer à force
d’en galoper, c’est la sensation d’avoir besoin à tout prix de
repos.
C’est une symphonie, c’est le traumatisme de mille amours, d’être celui qui survit à chaque perte, c’est la sensation de n’être autre qu’un cerveau qui plane au dessus de tout, qui comprend, qui s’imbibe et qui plonge.
C’est immonde pour ceux qui restent, d’être au près d’une larve, d’un tableau qui se construit millimètre par millimètre, invisible à l’œil nue. C’est immonde pour ceux qui restent, ils sont tellement inutile, chaque messages qu’ils prodiguent ont été prodigué mille fois et ne servent à rien (dans cet état).
Et dans le même temps, il est tellement important de savoir qu’ils sont là, qu’en finir serait pire, qu’en finir leur serait presque irrévérence.
L’alcool pour moi c’est partir, c’est celui qui me retient, avec lui je sens tout ceux avec qui je danse en permanence se mourir, alors, presque invisible, pendant des siècles, leur mouvements se font de plus en plus lent, puis certains se taisent, les bras ne se lèvent plus, leurs mains rejoignent la terre, alors de plus en plus lent, à genoux, la face au sol puis complètement allongé, les bras lourds, ils se taisent et se terrent. Il ne nous reste plus que nous deux, l’alcool et moi, qui me rassure, qui met mon visage dans son cou, qui me chantonne...
J’ai envie de partir, en me sachant ! Partir avec toi, maintenant, au fond fond de l’Highland Rover, baiser dans tout les compartiments, te sucer à chaque sièges, devant tout ceux qui le veulent, avec ta voix de reviens y, grave, qui vous affronte, ce râle, là, qui vous parie !
Au fin fond de l’Highland Rover, à se branler sur chaque fenêtre, à se défenestrer pour sentir claqué sur ton dos le souffle des panneaux. A y cueillir la neige et la foutre au fond de ta gorge pour y faire voyager ma bite.
Au fin fond de l’Highland Rover à se branler contre la porte pour y attendre la moindre plaine pour se getter et se passionner la gueule l’un dans l’autre. Comme de se savoir, comme de s’embrasser en se disant: « je n’ai jamais pu dire autant qu’à toi, je n’ai jamais pu autant offusqué, je n'ai jamais pu autant trembler ». Un jour je te dirai pourquoi il ne faut pas toujours y vivre à fond, ce que ça a d’abscons, d’éphémère, de contraire, d’absurde.
En attendant laisse moi te combattre dans la neige, te conchier, me faire laminer, s’en foutre, et se baiser.