mardi 20 décembre 2022

22.12.16

22.12.16

01h16




Et ce soir je me meurs un peu plus, tout comme toi. J’ai besoin de ne plus y penser, tout comme toi.

J’ai besoin d’y rêver, de l’espérer, de te baiser les griffes dans le plancher.

Avec toi je m’anesthésie, comme une redescente de ce que tu voudra, comme un lendemain de ce qui te plaira, comme un addict qui le comprendra.

C’est comme ça je suis addict. De combien d’addictions ? C’est une autre question. C’est le propre des angoissé(e)s ? Pas le propre mais disons que nos obsessions aiment l’addiction. Penser, le penser, y penser, la pensée, te panser aussi.


Et plus je m’alcoolise, et plus je m’expertise, et plus j’en deviens subtil dans les goût de bière, mon alcool de prédilection, celui de toutes les substitutions. Est-ce comme cela que font les sommeliers ? A t’on fais d’une gène une excuse ?



Désolé mais j’ai besoin en ce soir de vous raconter ma passion pour la boisson, j’ai besoin de décrire chaque endroit de ma misère, chaque obsession dans mon crâne, chaque symptôme sous ma peau mon regard et mon esprit pour encrer tout cela dans le réel, savoir qu’au moins une personne l’aura lu et que je ne pourrais plus jamais mentir sur mon état. Que les autres me savent aussi, ne plus avoir à faire semblant. Peut être alors cesseront les tremblements lorsque je regarde les gens dans les yeux, peut être alors cesseront les phobies dans les cages d’ascenseurs et partout ailleurs, peut être alors cessera ce besoin, cette survie, de savoir comment m’échapper. Ne plus avoir à mentir sur mon état, que vous me sachiez...



Lorsque l’on se demande pourquoi, rien ne vient ou plutôt tout continue, mon sommeil est abjecte, j’estime mourir trois fois par nuit, mes journée sont parsemées de volontés de me détruire, mes soirée de celles de m’accomplir dans la légèreté, à travers cette bière. Plus je grossi, plus je me hais, plus j’y bois, je suis l’égocentrique le plus mal luné de toute cette planète !



Tout ça n’a rien de poétique, tout ça est crue, comme un bout de viande que l’on claque contre une planche pour l’attendrir, c’est un bout de viande, tout ces moments à arracher la terre en espérant se lever. Tout ces récits n’ont qu’un but, vous faire comprendre ce que c’est de dire à quelqu’un : « oui mais je sais ce que c’est, bouge toi et ça ira mieux » et surtout l’immense vide que ces gens là reçoivent. Tout ceci n’a qu’un but, l’encrer dans le réel.
Je suis malade : je suis alcoolique, je suis névrosé, je suis obsessif, je souffre d’un trouble anxieux généralisé. Il faut vous apprendre à vous taire avec vos déprime et autre stress, ne pas y gratter la terre à chaque respiration ce n’est pas en être malade, et même si tu pense, absolument, avoir vécu ce qu’il te raconte, ferme là, écoute le, sois là, sois tendre, comme un plaid après qu’elle soit rentrer tremper jusqu’à l’étiquette, mais s’il te plaît, ferme là.
Il n’y a aucun rapport entre le moment d’un deuil et une dépression, il y a une différence entre avoir un boulot stressant, une vie stressante et l’angoisse : c’est un ami qui est toujours là, qui vous veut du bien, qui vous retient, qui vous empêche, qui vous dis, qui vous crie, qui n’a à vous demander pour que vous soyez. C’est une intensité et c’est une fréquence, presque sportivement vous vous défenestrer ! Un instant de survie.
C’est des pulsions de mort, c’est une remise en question de notre théâtre, c’est des peurs de planter un ami dans le dos, c’est une impression de s’étouffer à force d’en galoper, c’est la sensation d’avoir besoin à tout prix de repos.

C’est une symphonie, c’est le traumatisme de mille amours, d’être celui qui survit à chaque perte, c’est la sensation de n’être autre qu’un cerveau qui plane au dessus de tout, qui comprend, qui s’imbibe et qui plonge.


C’est immonde pour ceux qui restent, d’être au près d’une larve, d’un tableau qui se construit millimètre par millimètre, invisible à l’œil nue. C’est immonde pour ceux qui restent, ils sont tellement inutile, chaque messages qu’ils prodiguent ont été prodigué mille fois et ne servent à rien (dans cet état).

Et dans le même temps, il est tellement important de savoir qu’ils sont là, qu’en finir serait pire, qu’en finir leur serait presque irrévérence.




L’alcool pour moi c’est partir, c’est celui qui me retient, avec lui je sens tout ceux avec qui je danse en permanence se mourir, alors, presque invisible, pendant des siècles, leur mouvements se font de plus en plus lent, puis certains se taisent, les bras ne se lèvent plus, leurs mains rejoignent la terre, alors de plus en plus lent, à genoux, la face au sol puis complètement allongé, les bras lourds, ils se taisent et se terrent. Il ne nous reste plus que nous deux, l’alcool et moi, qui me rassure, qui met mon visage dans son cou, qui me chantonne...


J’ai envie de partir, en me sachant ! Partir avec toi, maintenant, au fond fond de l’Highland Rover, baiser dans tout les compartiments, te sucer à chaque sièges, devant tout ceux qui le veulent, avec ta voix de reviens y, grave, qui vous affronte, ce râle, là, qui vous parie !


Au fin fond de l’Highland Rover, à se branler sur chaque fenêtre, à se défenestrer pour sentir claqué sur ton dos le souffle des panneaux. A y cueillir la neige et la foutre au fond de ta gorge pour y faire voyager ma bite.


Au fin fond de l’Highland Rover à se branler contre la porte pour y attendre la moindre plaine pour se getter et se passionner la gueule l’un dans l’autre. Comme de se savoir, comme de s’embrasser en se disant: « je n’ai jamais pu dire autant qu’à toi, je n’ai jamais pu autant offusqué, je n'ai jamais pu autant trembler ». Un jour je te dirai pourquoi il ne faut pas toujours y vivre à fond, ce que ça a d’abscons, d’éphémère, de contraire, d’absurde.

En attendant laisse moi te combattre dans la neige, te conchier, me faire laminer, s’en foutre, et se baiser.

lundi 12 décembre 2022

22.12.03

 

Je suis tout et surtout tout ce qu’il ne faut pas être.

Je suis tout, tout ce que je suis, que je ne comprend pas toujours, que j’affectionne rarement.

Je me demande comment je peux être encore en vie alors que chaque jours je me subit.

Vous n’imaginez pas ce qu’est m’être.

Mon cerveau est tel une aciérie du 19ème siècle, rien ne tarit la source, encore et encore, les bruits de marteaux, la chaleur de l’acier en fusion, le cris des peines, la vision de ces gens noircit par la mort, d’un travail qui n’a d’humain.

Mon cerveau continue et continue encore a se questionner, il m’est pratiquement impossible d’atteindre le sommeil, il est toujours un débat, une voix, une dispute, une question.


Et mon corps, il y attend la guerre, ce n’est pas qu’il s’y prépare c’est qu’il en est. À chaque mouvement, à chaque bruit, il sursaute, pour se réfugier. À chaque accolade, à chaque embrassade, à chaque main qui s’appuie, il surgit, comme un soldat qui sort de sa tranchée et fonce, et fonce, sans même savoir pourquoi, dans le seul espoir de traverser, en vie.



Je suis toujours en tension, comme pour ne jamais imploser, je suis conscient de tout ce qui m’entoure, alerte, ma vision, mon ouïe, le toucher, tout mes sens en éveil pour prévenir du mal.

Je ne peux me laver les cheveux sans ouvrir les yeux au bout de quelques secondes, on ne sais jamais, un tueur pourrait m’agresser sous la douche.


Je suis toujours alerte, au coucher j’imagine un agresseur qui me guetterais de la porte, au lever du regard je ne laisse un angle mort, dans ma douche je me brûle les yeux pour garder le contrôle, quand je me masturbe j’ai un genou lever au cas ou l’immeuble à huit cent mètre y verrait mon érection, dans chaque ascenseur, dans chaque lieu public j’imagine la panne, l’attentat, alors j’établis un plan de secours.


Mon esprit ne me laisse jamais tranquille, j’imagine un mec qui pédale à l’intérieur de mon crane, un putain de sportif qui n’a qu’une envie c’est de battre son propre record, alors il envoie, il envoie, il envoie.

Jamais seul, jamais apaisé, je me bat contre moi même, c’est quelque chose d’incompréhensible pour ceux qui n’ont jamais été malade, je me bat contre moi même, pour ralentir, pour digérer, pour m’endormir.



Mon psy m’a dit que j’étais haut potentiel, la mode, je lui ai demandé de faire un diagnostic, je veux comprendre pourquoi je passe ma vie à me battre contre mes pensées. Pourquoi je passe ma vie à me demander, pourquoi je passe ma vie à me questionner. Comment le calmer, ce mec qui fait le tour du monde sur son vélo et qui m’emmerde avec toutes ces questions… L’amour fut il créer pour prolonger la passion ? La maladie n’est elle que le signe d’un siècle en exil ? Le vide autour de notre terre est-il si cruelle pour que l’on comprenne ? L’humain est il cynisme ou poème ? Attend-elle de nous échouer suffisamment avant que de nous port ? Est-on le résultat de nos actions ou de nos croyances ? La religion n’a elle comme appât que la mort ? Notre cerveau fait il exprès de s’éteindre lorsqu’on l’interroge ? Pourrait-je revivre un jour ?



Pourrais-je revivre un jour ? Sans y attendre une réponse ? Il m’est important de ne plus chercher, il m’est important de ne plus te chercher, il m’est important de m’apaiser, même en ce soir lorsque j’écris, le clavier bat la mesure, la cadence immonde que je lui inflige, tout va trop vite. J’ai besoin, alors j’y bois, les questions ont besoin de réponses que je n’ai pas alors j’y bois, mes rêves, mon sommeil, mes impasses, mes jours, mes ennuies ont besoins de réponses, alors, alors…



Dis le moi qu’il n’y en as pas, que ce n’est qu’un combat contre le vide, alors je me poserais contre le balcon et du quatrième étage je t’y entendrais me demander, encore et encore, ce qu’il faut faire, pourquoi, comment, quand, dans quel but, alors fermant les yeux je te regarde, amour, et j’y espère tes bras, et j’y espère que tu glisse ma main sur mon crane, alors allongé sur tes genoux je m’apaise…


Même sans fin, même sans lendemain tu m’apaise, je ne suis pas demandeur d’attention, je ne suis pas demandeur de nos pleurs et pourtant je ne rêve que de t’être sanglot, me calmer et te pleurer.


Imagine, un instant, ce qu’est être constamment, physiquement, en tension, alerte au moindre mouvement, ce que c’est d’être constamment, mentalement, en alerte, de réfléchir tout le temps à tout ce qui est sujet et de toujours s’imaginer.



Ce n’est pas un texte pour que tu me pardonne, ce n’est pas un texte qui se lamente, c’est un texte pour que tu le comprenne, cet être qui lorsqu’il te regarde pense à mille autre chose. Il aimerait ne penser qu’à toi mais il n’a pas le choix, il se défend, il se demande, il se demande, il se demande, il s’ennuie, alors il se questionne.



Mais tu sera toujours celle, de toute façon tu es trois cent pages, sache que j’essaye de t’oublier, sache que j’essaye d’en vivre parce que j’ai toujours cru qu’il n’y a rien après la vie, pire je méprise les peureux qui se veulent inconséquent, car oui quand l’ensemble des chercheurs du monde vous disent qu’il n’y a de dieu il faut être au moindre mal aveugle et au pire malade pour vouloir y croire. Je ne comprend pas cette volonté d’y rajouter une voix dans sa tête… Quelle qu’elle soit…. Je veux vivre pour regretter contrairement au proverbe débile...



Ce n’est pas un texte pour que tu revienne, c’est celui qui cherche à la comprendre, cette relation qui sera toujours, c’est celui qui cherche à nous savoir, au-delà de l’obsession ce que j’adviens sans toi. À vie, avec une autre, y faire des enfants, à me caresser la tête, à me dire des je t’aime. Que pourrait il être sans toi…


Je ne sais qu’imaginer, aucun de mes rêves n’arrive à l’imaginer, aucune de mes pensée ne t’atteigne, aucune de mes obsessions ne cessent.


Je n’ai jamais cru au suicide, qu’il n’y a que cet instant, que c’est le seul, le repos je le vivrais, je ne t’entendrais plus, je ne me cambrerais plus, pour l’instant j’essaie de comprendre ce qui te fait, ce qui te naît.


Mais je veux t’entendre.

samedi 10 décembre 2022

L’amour disant à la passion :

 

Au fond de cette pièce, saoul, je repense à son regard, à celui de ces amoureux surtout qui se disent sans un mot, qui se disent les maux et ce que la passion les enlaces à l’autre.


L’amour fut il créer pour survivre à la passion ? Quand tard le soir dans la brume je les voie, bras dessus, bras dessous, au détour d’une plaisanterie son menton qui se lève, ses yeux qui se hissent à sa bouche puis continue jusqu’à son grain de beauté, celui sur le haut de son nez, qu’on dirait la Sicile si elle était l’Autriche comme elle aime à le rappeler. Et alors ! Et alors ses yeux ! C’est ce regard que s’envoient deux amoureux qui confirme à l’amour qu’elle danse passion.

Et ce regard la, perdu dans le noir, je ne sais savoir si tu me le donnais. Pire ! Je le fuis abondamment comme pour ne pas me lever, avancer et exprimer.


C’est ce regard, le visage de biais, comme un chien qui ne pige pas ce qu’on lui aboie, qu’elle lui tend au comptoir de ce bar, c’est celui qui veut dire : « allons dans les chiottes s’exprimer ou même marcher au creux du volcan, partout, tout le temps tant que nous sommes liés ! »

Et ce regard, là, perdu dans le noir, c’est un deuil pour moi. Celui de ne savoir si j’en ai perdu souvenir, celui de ne jamais t’avoir regardé.