02.04.2020
05h18
Rien n’est plus
insatiable que le manque. On a beau essayer de le combler par
d’autres addictions rien n’y fait, même à deux paquets, bourré
tout le jour, y a toujours ce mal de bide. Les quais sont tristes,
les rues sont tristes, l’autre con est triste. Je ne le comprend
pas le marin, attendre toutes les nuits c’est ignoble. Une
puissance qui vous saisi à la gorge, dans la lutte, à tenter de
desserrer ses mains autour de son cou.
Peut être cette
nuit, un peu tôt j’arriverais à m’endormir. Peut être que
cette nuit je n’imaginerais pas mes veines exploser les unes après
les autres. Peut être que je n’aurais pas mal à la nuque.
« Je crois que
je lui préférerais la léthargie tu sais. Je crois que je préfère
ne plus le savoir. Tout brûle si tu voyais. Je sais quel chanson
elle est. Ça a toujours été le début pour moi. Je crois que
jamais le coma ne s’est fait aussi proche."
La bière a le goût du sang. Elle à le goût des autres, de cet
autre. Elle à le goût de plus. De brûler tout un univers pour la
faire ressortir. De brûler une dizaine d’année pour la voir
apparaître. Faire brûler le bide du vide qui me consume.
Elle a le goût de ce rien, elle a le goût de la peau sur le clavier. Elle a le goût de cette odeur, de cette vue, elle a le goût de ta salive. Elle la le goût de tes seins et celui de ce silence.
Elle a le goût de ce rien, elle a le goût de la peau sur le clavier. Elle a le goût de cette odeur, de cette vue, elle a le goût de ta salive. Elle la le goût de tes seins et celui de ce silence.
A
bout
de souffle, elle a le goût de tes silences. Putain qu’elle a le
goût de tes chuchotements, du marin.
Et tu le sais toi qu’il n’y a rien d’autre que le vice, qu’il
n’y aura rien d’autre pour s’y lancer.
J’aime ne plus pouvoir l’écrire. Et putain que j’emmerde le marin, je n’aurais jamais su lui résister, à sa place j’aurais bouffé tout le sable. Je ne sais pas aimer, je ne sais qu’être la Gorgone, au toujours à pétrifier ma proie.
J’aime ne plus pouvoir l’écrire. Et putain que j’emmerde le marin, je n’aurais jamais su lui résister, à sa place j’aurais bouffé tout le sable. Je ne sais pas aimer, je ne sais qu’être la Gorgone, au toujours à pétrifier ma proie.
« Je sors un jour de peine, la cabane tient le poids de tout
tes malheurs. Qu’ils sont tristes, je les entend chaque soir, à
chialer sur les bords de seine.
La bière a le goût de sel, c’est celui de tout et rien, c’est celui des amours tièdes. »
Même les fracas sur le clavier sont tristes, que vais-je faire quand la marée monte ?
La bière a le goût de sel, c’est celui de tout et rien, c’est celui des amours tièdes. »
Même les fracas sur le clavier sont tristes, que vais-je faire quand la marée monte ?
08.04.2020
21h35
Certains oiseaux sont capables de voler dix mois sans se poser. A
chaque fois que je bois je me dis que le lendemain je voudrais m’y
ressentir heureux, mais à chaque lendemain je me dis juste que
jamais plus je n’y sombrerais. Quel est le naufrage, celui de ne
pouvoir être ou celui d’être saoul. Alors comme le marin j’y
repense, sans cesse, à la tristesse je lui préfère le manque.
Toujours. Comme le marin qui chaque soir se plonge la gueule à la
vague pour se rappeler que l’on peut s’y noyer.
Certains oiseaux sont capables de voler dix mois sans se poser. A
chaque fois que je bois je me rappelle mon père, à la manière
honteuse de se diriger vers la bouteille, à la façon de se servir
un verre, à chaque fois à aller pisser.
Et je me préfère en ce marin, à chaque fois à hurler à tout ces
autres, seul sur sa plage, devant le plus beau des tableaux, sans
raison.
Certains oiseaux sont capables de voler dix mois sans se poser. Et
moi qui ne suis même pas foutu de lui bouffer le cul jusqu’à ce
qu’elle en pleure. Je n’arrive plus à l’écrire, celui de ce
marin qui s’en meurt chaque soir, celui de ce bourré qui en pleure
toujours . Je ressens les parfums et l’orage mais je m’anesthésie
pour ne plus en être. Je n’en peux plus d’y entendre les cris et
la pluie.
Ivre j’ai envie d’une orgie, pour les anesthésier, le bruit
sourd d’un crâne sur le mur me semble paisible. »
20.04.12
05h58
Elle était blonde. Le temps d’un été. Le temps d’un désir, le
temps d’un plaisir.
Putain que t’étais belle au fond de cette caisse. Putain que t’étais belle sur cette chaise.
Putain que t’étais belle au fond de cette caisse. Putain que t’étais belle sur cette chaise.
La jeunesse, on se boit. L’un dans l’autre.
Tellement de falaise, mais aucun mur.
Tellement de falaise, mais aucun mur.
Rappelle toi ado, juste à se marrer, lorsque la nuit et les étoiles
sont déjà surprise.
Rappelle toi à se marrer à la rue. Rappelle toi les lumières dans
le sable :
« T’a des cheveux pleins la gueule. Faut vraiment être ado
pour se mettre un casque sur la gueule.
Pour s’en écrire des tatouages au stylo sur les bras. A fumer des
bouts de bout de clopes. A en boire des whisky-coca.
Et cette nuit sur la plage, ou après avoir couru sans trop savoir
pourquoi, tu t’allonge sur le sable, à l’envie, tu me prend le
bras. Tu lui dessine dans le ciel, une étoile ou deux, de trois ou
de quatre rêves, t’y dessine un sourire.
D’un rire j’ai eu envie de t’aimer. Tes hanches s’agitent, j’entends les vagues sur le récif, mon cœur se dessine. Il me crie de te prendre, de te saisir au dessus de mon crâne, à voir cette gueule fendre la lune, un sein dans mes mains. Les yeux sur un astre, à oublier. Mes mains sur son cou, elle suffoque, alors je sers. Plus je sers et plus tu jouis. A tu conscience que c’est la dernière fois que l’on pourra y voir les étoiles ? »
D’un rire j’ai eu envie de t’aimer. Tes hanches s’agitent, j’entends les vagues sur le récif, mon cœur se dessine. Il me crie de te prendre, de te saisir au dessus de mon crâne, à voir cette gueule fendre la lune, un sein dans mes mains. Les yeux sur un astre, à oublier. Mes mains sur son cou, elle suffoque, alors je sers. Plus je sers et plus tu jouis. A tu conscience que c’est la dernière fois que l’on pourra y voir les étoiles ? »
On a grandi sans y voir le parfum, à toujours à y voir une femme
courant dans les champs, béat.
Elle ne sait pas si elle peut surmonter sa vie mais c’est seulement
avec elle que le marin voudra la submerger. Au pied de sa forêt sans
ciel elle ne se souvient pas de ce sourire, celui qui peut guider des
vies. L’importance et la force qu’elle peut procurer.
Kate : « Je ne crois plus à l’amour! J’en rote de les voir
s’agacer. Putain que j’ai vieillie, l’impression de gonfler un
ballon, encore et toujours et quand je me réveille dans la nuit il
explose. Lorsque vendu au cou d’un autre j’y vois le ciel, il est
noir comme ma peau. Il me susurre un réel et je l’emmène bien
au-delà d’une nuit, il y fait noir comme les yeux de la vierge. Je
n’arrive pas à y voir le bien, peut être qu’ils en rêvent, des
filles à se suspendre à la lune, à en tuer le temps. Ils oublient
qu’il y a toujours une corde. »
16.04.2020
22H30
Allez va y plus fort ! De ce que tu veux, juste pour ressentir.
Avec l’alcool j’ai la mémoire qui flanche, je ne sais pas si
c’est grave. Je ne sais pas si il est grave de ne pas s’en
souvenir. Je sais juste que j’y perd tes sourires, les pensées. Je
sais juste que j’en oublie des instants. De ces instants.
Allez
va y plus fort ! Putain détruit la cité, détruit leur place,
détruit tout ce qui tourne autour de nos gueules. Détruit tout ce
qui reste, qu’il n’y ai
qu’à s’y bouffer.
Qu’à s’y bouffer entre ces planches collées au plafond, qu’à
faire pleuvoir la bibine et se consumer à en crever. Avec le sourire
putain, ta gueule la bouche
ouverte, mon corps de liqueur impuissante. Allez détruit tout, à
chaque battement de rein, à s’en enorgueillir de toujours
en transpirer de se baiser.
Allez
va y plus fort. A y mettre ton poing, à poil sur la paillasse, le
sourire dans le vague. A en détruire chaque meuble, et y
inviter chacun à s’aimer
jusqu’au poing. Au point de ne plus en regretter. Que le vide
immense de la fuite de ton baiser.
Allez va y plus fort. Du matin, à le faire crade, la sueur et les
regards. A les enlever au couteau.
Allez
va y plus fort. Jusqu’aux larmes, juste de quoi oublier. Et puis
pourquoi pas les sublimer, d’y croire qu’il n’existe que des
immondes juste pour pouvoir les sacrifier. Et au petit jour quand il
n’y a que nous, entre ces planches, tes mains qui se suspendent et
tes jambes à mon sexe, on s’y balance, fredonnant, toutes ces
mélodies, tu sais celles d’un
instant. Le rythme d’un voyage, et le cri d’un départ, le regard
d’un devenir, la sueur d’un instant.
Putain
que t’es belle et puis t’a
des lèvres et t’a pas trop de chair, et puis t’aime
quand je te fait
rire, et puis t’aime
ne pas savoir si toi t’a
mal à la gueule. Putain que l’on s’aime quand le grincement d’un
meuble nous fredonne l’amour d’une langue sur la peau. Putain que
l’on s’aime quand tout l’appart transpire nos effluves. Et même
mort, s'il te plaît
jouis de ces effluves,
caresse toi sur ma jambe, caresse toi avec lui ou elle près de nous.
Putain que t’es belle, même mort je crie à en réveiller nos
villages. Je…
19.04.20
06h02
L’impression d’y voir à travers un verre. L’impression qu’il
y fait jour quand le soleil se tire. L’impression que l’on est
deux quand je me couche. L’impression de t’y voir à chaque pas.
L’envie d’y jeter un corps à chaque fois, de me fracasser contre le mur. L’envie de te lécher et de t’asseoir contre mon corps. L’envie d’en crever de cette bière sans fond et d’en vomir jusqu’à la dernière goutte. L’envie que tu me frappe pendant que l’on baise, à ne plus pouvoir parler.
Ils en meurent de trop de sommeil et regarde nous sans avoir bu. Ils
en meurent de trop de sommeil et regarde moi sans avoir bu. Ils en
meurent de ne savoir quoi en foutre et se regardent à la fenêtre.
Ils en meurent de ne pouvoir s’écrire et s’imaginent sur le
toit.
Le marin est le seul à l’avoir compris, que l’on ne peut vivre
seul. Le marin est le seul à le savoir, qu’il attend pour pouvoir
y revivre. Le marin est le seul à y voir, une plage remplie de
navires. Le marin est le seul à y entreprendre, une vie d’absence.
A se planter la gueule dans le ciel, toujours ivre, il y comprend une
vie sans vouloir. Il y apprend une vie béante. Il attend à se
cramer l’iris sur le crépuscule, et putain qu’il fantasme les
coucher.
A se planter la gueule dans le ciel, il y voit l’angoisse, et si à
chaque lendemain il se promet de ne plus boire, chaque soir il est
comme un gamin à y redécouvrir l’espoir. Et chaque matin il vit
l’angoisse, et chaque matin il va s’acheter son aspirine, pour le
soir pouvoir y hurler face au vent, comme pour ne pouvoir y fredonner
qu’à lui. Le pied sur le bord, de sa falaise il hurle dans ses
bras, un amour ne se vit qu’entre amants. Et les pieds dans le
vide, même la lune se cache derrière les vagues, il n’y a ici que
le portait d’une ombre se tenant au dessus du néant.
Ils
dorment encore pendant que je danse au milieu des bouteilles, la
musique s’arrête, j’ai envie de fumer et frénétiquement je
cherche une autre bière. Filez-moi de la javel, tant que ça noie ma
gorge, filez moi du détergeant tant que ça la brûle. Tu pense toi
qu’il faut y vivre le jour ? Qu’il faut les vivres tant
qu’il en est encore temps ? Tu y crois que l’on ne sait pas
voler, et ne s’en rendre compte que la gueule à l’asphalte.
Frôler la mort d’un étranglement. Devenir fou à s’y exploser
le dos sur chaque meuble.
Tu y
crois que l’on ne sait pas voler, y redevenir, y redécouvrir, y
revivre, y aimer, y sourire, y voir, y réapprendre, s’en sortir.
26.04.20
08h02
On ne
peut y rêver de baiser au-delà du portail. On ne peut y rêver d’y
traîner les bars. Deux jours de repos se serait déjà y frémir.
Putain que j’en suis bourré à y voir une tente sur les rochers.
A y
jouer nos sexes pour les faire mordre.
On
pisse debout, putain ça nous fais rire. Le vent isole nos joies,
pour que seul nos regards en soit. Je te vois tu hurle au vent,
putain je me vois y faire pleins de gestes.
Le
soleil s’y couche toujours lorsque l’on y baise à la falaise. Il
s’y couche toujours lorsqu’il ne sait qu’en faire. Il s’y
couche toujours au matin lorsqu’il ne sait s’en rendre plus
magnifique. Au tragique, il ne peut exploser. Il y vivra toujours un
soupir, il y vivra toujours tes yeux au ciel, y verra toujours une
Amérique.