mercredi 8 juillet 2020

08.07.2020

08.07.2020
04h01



Je n’arrive pas à t’écrire, c’est la première fois que je n’y parvient pas, ça me torture, chaque soir, ivre, j’essaye, ivre je n’arrive à te parler. J’ai envie de te vomir mais je n’y arrive pas. Je suis prêt à y gerber sur la table, j’y suis prêt juste pour y revoir ton sourire, juste une fois pour t’y entendre, mais je n’y arrive pas. A y gueuler à tout ces cons qu’ils s’y emmerdent pour pas grand-chose, mais toi, toi qu’est ce que tu veux ?

J’y veillerais chaque nuit à t’y aimer dans toutes les cages d’escalier, mais toi qu’est ce que tu veux, au delà de tout ça, au delà de cette dernière nuit ?

Celle ou l’on est serpent, ou l’on s’y accorde, qu’il est bon de s’y souvenir, une dernière fois, que l’on s’y attire. Elle est horrible cette nuit, tout y vit sourire et pourtant que tout y pleure. La dernière baise, celle sur laquelle ils prosent, putain que c’est éternel. Je n’ai jamais compris la raison pour laquelle on la vit cette nuit, je ne pense pas que ce soit juste deux corps gloutons de s’y baiser une dernière fois. Je pense qu’il y a une envie de se souvenir pourquoi on s’y ai fait confiance. Elle est un cadeau à l’autre, un cadeau aussi, que l’on sait que l’on se fait à soi. Une communion avant de nous taire, c’est un acte religieux, pour ne pas se mourir sans y aimer, au moins une fois, putain une fois, y coller à la rétine, de ton cul sur mes jambes, de nos souffles, ton odeur et la musique. Un souvenir de cette mélodie, se souvenir de nos langues sur les peaux, de nos sexes en bouches, d’un langage, de nos mains qui le joue, d’une chanson, se souvenir dans une dernière transe.

Et puis il y a le sommeil, résistant, le poing serré, celui dont on croit le plus. Celui ou l’on se dit que l’on a plus rien à y apprendre mais qu’il sera dur de ne plus se comprendre. Celui ou même au creux d’un volcan on y vit blotti. Cette nuit à savoir que l’autre est mort.

Alors on s’y réveille, et elle est toujours là, entre mes bras, même pas endormie, ni même devenu aimante. Alors on s’y prépare, comme on se marie, au dernier regard. La dernière clope sur le balcon elle t’y invite, à y danser ? Y danser encore ? A se bouffer ? Ou juste à y passer sa main contre ta jambe pour te dire qu’elle a aimer le vivre. Putain que mes yeux supplient les quatre étages qui nous séparent du sol, qui nous séparent de la dernière fois ou elle s’y engouffrera, de nos deux corps, et mes bras qui nous enveloppent. Qu’ils supplient de ne pas le vivre, ne pas avoir à peindre le dernier instant, à y subir d’être le bout du chagrin.

Alors à la fin, après s’y être embrassé une première fois, puis comme de le savoir que c’était la dernière, tu es revenue. Et pourtant qu’il sait que tu n’aime pas ça. T’y frotter une seconde fois et y lever la tête pour me regarder, alors après avoir agrippé ton sac tu y es revenue une troisième fois, à passer tes mains dans mon dos, un dernier tango, à y lever la tête pour y mettre tes lèvres sur les miennes. Puis comme c’était la fin, à la porte, tu m’a regardé de loin, ça a duré mille ans, on y a vécu dix vies sur ce palier, des vies ou on y faisaient le monde, de celle ou tu y reviens le soir, celle ou on y baise contre la porte en se marrant, celle ou t’y vie sans moi, celle ou c’est un chiard qui t’y ouvre les bras, de celle ou je ne suis que le gars qui lave ton couloir, de celle ou il y a une telle orgie que certains baisent dans le couloir, de celle ou je t’y accueille le soir. Je revois mes yeux qui me supplient, je les revois me dire d’aller pisser, de ne jamais t’y voir, t’y engouffrer, là, dans ce hall, c’est celui d’une église, celui qui me dit que plus jamais l’on ne se confessera entre tes reins.
Mes yeux me supplie ne te pas te voir me regarder, et cette main qui saisi tes cheveux en leur ordonnant à tes oreilles, tes lèvres se séparent comme pour s’avouer et soudain tu disparaît.
Dans cet instant qui dure la création, je reste immobile devant ce mur verdâtre, je commence à chuchoter puis à y hurler. Mes mains contre mon crane je m’arrache les yeux, alors je pètent la fenêtre et m’y décolle les lèvres, mes lobes continuent à me crier, encore et encore...


Je revois mes yeux qui me supplient, je sens mon crane qui tape, cet instant est immonde, j’aurais du te vomir sur le palier.
Je te revois et ce putain de sourire, comment peut on sourire en ce moment ? Personne ne sourit devant une tombe. Dans cet instant qui dure la création, immobile je commence à chuchoter puis à hurler...


« Allez ressert à boire, allez reviens moi putain, je n’aime rien autant que d’en chanter des chants de marins, à y hurler leur cris, allez reviens moi que l’on y soit vaurien, allez hurle le, que l’on se ressert à boire, juste pour y voir d’autres soirs, et même ceux qui étaient mieux, même ceux à s’y aimer les mains contre le sol. J’aurais aimé te prendre, même contre le vent, même à s’y prendre à plusieurs. J’aurais aimé te prendre et t’y emmener. Ressert à boire, comme avant, raconte toi, ressert à boire qu’on s’y écoute, et pourvu que les autres s’en lasse. Ressert à boire qu’on y soit à y danser, à y délirer sur ton plafond, à s’y apprendre à faire jouer nos mains. Ressert à boire que l’on s’y pose, au creux de ton épaule, que l’on s’y invente de quoi les battres. Ressert à boire. Ressert à boire. Ressert à boire. Ressert à boire, que je m’imagine à te prendre. »

02 Juillet

02.07.2020
05h24



Il me manquera toujours l’odeur d’entre tes reins. Il y a une odeur. Quand pour la dernière fois tu m’embrasse, il y a l’odeur de ta bouche, puis quand je m’y penche pour t’y aimer, le regard contre le mur, les lèvres qui se courbe, au creux de ta nuque il y a l’odeur de tes cheveux.

Il y a l’odeur de nos soirs, l’odeur de toi quand tu dis « putains », il y a l’odeur de nos reins, putain qu’il y a celui de ta bouche, putain simplement celui de ta bouche.


Putain que j’ai envie d’en aimer en ce soir,
putain que j’ai envie d’en adorer,
puisque qu’elle est dieu.


Il y a l’odeur de ta bouche.
Il y a celle de nos reins dans ce chemin,
il y a tes yeux qui les voient,
il y a ce regard qui ne te trahit pas.

Rien ne te trahira jamais. J’y ai sûrement moi trahi un ailleurs.
Tu l’a fait, t’y blottir auprès d’une âme en peine,
juste pour la guérir ?
Juste pour t’y guérir ?
Il n’y a de quai que celui qui y voit le radeau en feu.
Peut être je n’ai pas su y voir.


Juste pour t’y guérir ?
Me dis pas toi que t’a perdu l’envie, d’y aimer, une lèvre au confins du temps. Putain une lèvre sur ton sexe, putain une lèvre à y entendre tes soupirs.
Putain à y concevoir une tendresse sur le bord du lit, mon écharde contre ton cul, tes mains sur le sol et tes envies criées à pleine vie.
Quand il n’ a que des corps.
Que tes yeux y voient au delà.
Quand il est beau de se jouir.


Lorsqu’ il est beau de s’y faire danser les mains,
la paume contre ton crane,
mes doigts dansent autour de tes oreilles.
Mes lèvres contres les tiennes.
Tu n’a même plus la force d’y combattre,
tu n’a jamais eu la force d’y combattre,
putain que j’étais le marin,
qu’il t’y attendait,
qu’il ne te croyait à rien d’autre,
il n’y a que ton sourire du matin.

A y aimer les tendres,
A y aimer les belles,
A y aimer celles qu’y s’y soumettraient,
A y aimer celle qui nous apprendraient.


Il n’y a rien de plus beau que le dernier soir, il n’y a rien d’autre qu’un au revoir. Je l’ai consumé de tout les manières. Que ce soit avec elle, de celui qui s’y prête à une fragilité, à ne jamais s’y baiser, à toujours s’y embrasser. Que ce soit de celle qui sait qu’il faut en finir, à s’y baiser le dos contre le verre. Que ce soit la tienne, un sourire à l’idée de le faire une dernière fois, une envolée dans les bras, à s’aimer contre le sol.


A se savoir au revoir. A se savoir intime. A se savoir à poil. A se savoir aimant. Quoi que tu en dise, il n’y a de sexe qu’entre aimants. Que t’y sois amoureuse ou juste amourette.
Je ne peux pas en oublier. Et ne me dis pas que tu n’es que celle de cinq mois, tu es celle qui m’invitait au bon dieu, tu es celle qui m’invitait à y tuer les pères, tu es celle qui m’invitait à ne pas y dormir.


Tu ne fera jamais croire. On s’y est inventé. On s’y est avoué. On s’est raconté. Tu y a espérer. On s’est tué ? Ce n’est pas une nuit à se savoir qui pourra y répondre. Reviens moi entre les draps et alors, d’un doigt dans tes cheveux pour les mettre en rang, derrière ton oreille, comme pour y voir ton sourire, j’y passerais la nuit , émerveillé, ma gueule dans ta nuque, à t’y faire voir ma vie. Alors je m’y soulèverait, pour y sentir l’odeur d’entre ta bouche.