22.12.17
02h44
Il ne
faut jamais boire à l’espoir,
il faut
boire.
Le
monde est trop sérieux pour ne pas s’enivrer.
J’ai
toujours rêver de sauter du pont mais n’y ai jamais cru.
Je ne
crois pas que nos gamins rêvent à l’espoir mais qu’ils
angoissent de la mort de leur parents.
« Sur
ma falaise il y a un ailleurs,
tu sais
c’est ce bout d’horizon qui se jaunit avant que d’en finir,
je ne
m’y sens bien qu’après sa mort.
La
seule lumière d’une braise de clope a quelque chose de charmant,
elle
cache tout le reste.
Sur ma
falaise,
face au
calme,
on se
souvient.
Putain
sur ma falaise que l’on se souvient.
Et puis
ce vent.
Le vent
ne ment jamais.
C’est
une danse à l’ultime.
Je n’ai
jamais oser danser devant des gens,
mais
hurler la face au vent.
Il est
les bras d’un amour,
le
parfum dans tes cheveux,
un
baiser à l’audace.
Allez
viens on va se promener,
je sais
que tu t’en es allée,
mais
juste une dernière fois sous ton sourire se promener.
Allez
viens ne te crois pas,
je sais
que tu n’y crois pas,
qu’il
n’y a que la jouissance qui importe,
mais
sache que du plus haut de la plus haute tour il y aura toujours le
sol à ses pieds.
Ne pas
y redescendre,
les
voir,
sentir
l’asphalte,
le
manque,
lever
les yeux pour y voir le ciel,
c’est
ne pas les vivres.
Tout ce
temps à vomir ces autres,
quand
l’alcool ne s’encaisse pas,
que la
lucidité nous envahit.
Allez
viens on va se promener,
à en
chasser le jour à coup de langue,
à le
faire rougir de nos doigts dans la chair,
à en
sentir la chaleur de la lune.
Elle
qui est de ceux que l’on ne croise pas,
elle
qui est de ceux que l’on chasse,
alors
qu’elle nous emporte tous.
Elle
qui danse avec nos nuits.
Et
putain que l’on se sent seul du haut de la falaise,
et
putain que l’on se sent honteux,
la peur
de sauter.
Ce
n’est pas tant la mort tu sais,
c’est
le récif.
Et
putain que l’on se sent seul quand on ne sait même pas pleurer.
Se
promener juste une dernière fois,
une
première fois.
Après
tu pourra les danser tes rues,
construit
là ta tour,
je lui
préférerais toujours cette dune.
D’elle
on ne peut y oublier la terre,
on y
voit la courbe du monde,
du
sublime à l’immonde,
à
l’horreur de le savoir, qu’ici bas il faut toujours y
redescendre.
De trop
de fierté,
d’un
jean trop serré,
je n’en
saurais jamais plus ses reins,
et ses
dents contre l’oreiller.
A se
cogner la gueule au béton,
une
dernière clope et il faut la quitter ma dune.
Elle
qui n’a pas l’impudence de vivre à travers les arbres."