samedi 29 mai 2021

Lorsque l'on s'endormais lèvres contre lèvres.

 

Mardi 25 mai 2021

23h12




Tu te souviens lorsque l’on s’endormait lèvres contre lèvres ?

Nos deux visages plus proche que l’encre et le papier.

Le possible, souviens toi de cette nuit à le défier.

D’y passer un nuit comme mort, sans bouger, mains dans les mains, face à face, les lèvres qui s’effleurent.

Tout les deux allongés, bras contre le sol et nos visages de profils qui se regardent.

Nous n’avons pas ouvert les yeux de la nuit, nous n’avons de souvenirs de nos songes.

Peut être dans nos rêves, nous sommes nous embrassés toute la nuit ?

Peut être que statufié, de nos souffles, d’une paume au sexe, nous avons fait l’amour ?


Je me souviens juste du matin, lorsque comme paralysées nous nous éveillons ensembles, nos regards qui se croisent et nos lèvres qui se décollent, quand de nos bras, ensemble, nous avons rapprochés nos corps.

Nous n’avons jamais parlé de la folie de cette nuit. Pas celle de la transe, pas celle des chansons, pas celle des cachtons mais l’humilité d’une orgie sans bruit. La beauté d’une paix sans mots.


Nous nous sommes endormis, cœurs dans les bras, nous nous sommes endormis lèvres contre lèvres.

Après un dernier parmi tant d’autre, baiser, d’amour de nos lèvres qui se touche, épuisés de les faire danser, nous les avons laissés s’endormir l’une contre l’autre.


La chamaillerie de ces deux rêves rouge, l’impression lorsqu’elles se choquent d’y toucher du bout des doigts.

Ce toucher de soie que l’on blottis, alors d’un mouvement lent on s’y détache comme pour espérer ne plus s’en souvenir et au bout de quelques houles vient ce besoin haletant de déferler sur les rochers.

Nos dents ne sont jamais entrées en guerre, il y avais le besoin de s’aimer sans se le dire, de s’aimer sans se montrer, juste de s’épuiser à s’embrasser. S’épuiser à se consacrer.



Nous allions déjà mal à ce moment là, comme si cette nuit était une trêve, un besoin de ce qu’il nous restait de sincère à discuter. Comme la folie d’une dernière fois, comme un adieu consenti. Un besoin de ne pas se savoir là, la sécheresse de nos yeux ont laissé place à la moiteur de nos bouches.



Tu te souviens lorsque l’on s’endormait lèvres contre lèvres ?

La beauté de ce tableau, s’embrasser c’est comme bondir jusqu’à la lune, c’est comme s’envoler, c’est comme ne plus ressentir la tristesse, c’est comme aimer, c’est comme la sensation de ton plus grand fou rire, comme prendre une douche en étant mort de fatigue, comme ne pas angoissé, comme se sentir vivant, comme se lâcher.

Je ne parle pas de ce triste baiser d’au revoir grotesque, celui d’une fraction de temps que s’échangent les idiots pour rien, pour s’insensibiliser, pour se dire que l’on part faire des course.


J’écris pour celui qui vous dicte d’arracher tout ce qui vous sépare d’elle, celui qui se cherche, celui qui s’harmonise, de longs instants, comme pour se dire adieu, comme pour se laisser un souvenir, se déchirer. Qu’il ne paraisse plus jamais possible d’y revivre.


Tu te souviens lorsque l’on s’endormait lèvres contre lèvres ?

La fragilité de cette nuit, et cette sensation d’avoir dormi dans une nature morte. Rien ne continue, il n’y a que nos souffles qui se chantent, en chuchotant, pour ne pas éveiller nos crânes absurdes qui n’y croient plus. Rien n’y survit, d’autre que la tristesse de se redemander pourquoi. Il n’y a de raison d’y survivre à deux cœurs qui s’enlacent. Alors cette nuit, le monde est figé, à se regarder les lèvres, le souffle qui surveillent et nos mains qui s’emprisonnent.


Cette nuit, nos corps nous supplient de ne pas s’y réveiller.