dimanche 10 janvier 2021

A s'y aimer

 

2021.01.10

08h52



A travers la fenêtre le lampadaire y supplie, il me ressemble quand il pleure. Il veut y rentrer pour y boire et l’écrire. Putain qu’il veut l’écrire, putain que l’on veut l’écrire.

Écrire ce soir ou on s’est jeté du pont, écrire ce matin ou tout ferme.

Écrire à cette dernière nuit ou tu a dis « putain », écrire ce dernier lendemain ou nous étions un tableau. Deux êtres qui se plie et s ‘étire pour s’embrasser, pour se dire au revoir, qui de la chaleur de leur corps, qui de leur odeur pourraient en faire un parfum, comme pour décrire cet instant qui n’est qu’à sois, cet instant qui fait que sous le brouillard, devant ce lampadaire qui n’éclaire que lui même on a envie de pleurer.



Alors que l’on y plie les yeux pour y voir une bande de pluie à ces lèvres, on lui hurle de nous rejoindre. A ce balcon qui est le confident de nos nuit, à celui à qui on s’écrit que l’on va s’y jeter. Celui qui vous rattrape à chaque fois, à celui que vous confesse l’envie d’un cul sur sa joue.

À ce lampadaire, on lui crie que l’on va s’y jeter.



Ce texte n’est qu’une ode au lampadaire qui plus triste que toi encore n’éclaire même pas son trottoir. Sous cette brume qui comme cet amour ne veut que vous parler, il éclaire son ombre. Et cette merveilleuse qui nous tourne autour, qui fait que du cœur au rein le souffle s’exprimer. Elle qui vous guide à chaque pas quand l’hiver est votre pays. Elle vous submerge quand de l’alcool vous n’arrivez à vous réchauffer, elle s’appuie quand du bout d’un mur vous n’arrivez à lui dormir.


Même nous hommes avons nos salaud qui ne tiennent que pour une fois à vous s’y réchauffer le corps, à toutes ces salopes qui vous aime à coup de « putain », c’est ce lampadaire.



C’est celui qui trop ivre vous fait sauter du quatrième, c’est celui que vous observe quand tard le soir ne vous viens aucune raison de s’y masturber, c’est celui qui vous rappelle l’enveloppe qui nous entoure à deux, c’est celui qui vous rappelle que quand il est le temps d’un au revoir vous n’étiez qu’un, c’est celui qui vous rappelle les matins, en bas, la langue dans son être à y prier l’Humain.

C’est celui qui vous rappelle les yeux qui perle, celui qui vous rappelle le moment ou vous pouvez crier, quand du bout de sa langue elle vous danse le sexe.



Il s’échoue là au milieu du trottoir, à trois mètres de hauteur, il crache dans la nuit, il est comme le marin, ivre il hurle aux endormis. Alors le souvenir se rappelle et elle vient, il n’y aura pas de « putain », elle n’est pas au dessus de ses jambes, c’est juste le souvenir de celle qui lui donne envie de s’y jeter. Alors il nous regardent tous en espérant qu’elle s’en aille, et nous, nous y pleurons à sa vue. Comme pour y sacrifier un ami, celui de quand elle vous dit « jette toi dans les flammes avec moi », celui de quand on se souvient.



 

 

Si tu veux me voir avant que j’ai les cheveux blancs, reviens moi. Je t’y vois déjà à rire de mes boucles grises, de ce bide que l’on fait parler, je te vois déjà y passer tes mains dans mes cheveux, je m’y vois y fermer les yeux au passage de chacun de tes doigts. C’est au-delà du « putain » et putain que j’ai envie d’y mettre ma main dans tes cheveux. Que j’ai envie d’y regarder un film avec toi sur mes genoux, loin de la brume sur le lampadaire, juste toi et moi et mes mains qui te caresse, et mes doigts qui te cherche. De ton front à tes paupières, de ce rêve à tes lèvres, de ce sourire à ma tristesse, de ce regard à mes yeux. Je t’embrasse sur mes jambes, quand ta tête s’est tournée comme pour me dire, je t’aime, que tes yeux me fixe comme un putain de coucher de soleil, moi j’ai vu fondre des mers infinis*.



Et j’ai pas voulu tout ça, j’ai penser, qu’a moi, j’ai pas voulu tout ça*.

Et putain que j’ai envie d’en chialer, de me tirer et de la voir, loin, y baiser l’univers, de la voir entre mille, me sourire.

Et que je la rêve ma langue entre son sexe, et mes mains qui lui lacère le dos, le pouce qui rentre dans son anus et mes doigts à son cou qui la fait pivoter sur le dos, alors je lui embrasse et de mon sexe tendu, nous vient la mélodie. Alors d’autres volontés, contre le mur nous vient l’absolu, et de mes mains je lui lève la tête, et de ce regard j’y plonge le mien, alors il nous vient cette danse.


Cette danse, d’une main je la maintiens face à moi, de l’autre l’on s’aime comme en boite.




J’ai cru qu’à une autre je t’oublierais, au gré des « putains », au gré de leur cuisses qui s’abattent, je les ai aimés, mais ce n’était pas toi. Je l’ai aimées mais elle n’était pas ce rire. Je les ai aimé mais jamais je ne nous ai vu comme toi et moi, à s’y inviter un monde, sans rien, autour d’une table de bois.




*Anéanti, Saez, Varsovie, l’Alhambra, Paris.

On s’endort sur des braises, Saez, Varsovie, l’Alhambra, Paris.


vendredi 1 janvier 2021

Amandine

01.01.2021

06h37




Le vent ne ment jamais,

il aboie!

Il se fout des dates,

il se fout des morts,

il hurle.


Il te prévient que le ciel pleure,

alors il t‘invite à la danse,

putain qu’il s’y livre,

il veut y baiser,

il veut aimer.


Il te caresse les lèvres,

il te danse les cheveux,

il y peint à ton ventre.



Il les voient tous,

dansant autour de la famille qui photographie bébé au bord de la plage,

aidant les sacrifier à y mourir,

il caresse l’espoir de tout voir s’écrouler,

de la plus haute tour au framboisier.



Et moi je nous imaginent, y danser, il souffle sur ta chemise quand j’ai envie de la bouffer. Tu m’a obliger à danser, je ne sais comment faire, alors je suis tes mains, et j’attends que tu me délivre ton dos. D’un mouvement de hanche tu t’écarte, nos bras se lèvent, ton ventre se cache quand ta nuque m’appelle. Et lorsque tu me reviens, que tu plaque ma main contre tes lombaires, tu me souris. Pas que tu sois amoureuse, juste heureuse. Ce sourire, il est une pièce de théâtre, il s’accompagne de tes yeux qui se réveillent, comme s’ils avaient vécus cent ans enfouis des milliers de kilomètres sous terre, il y a un fracas puis plus rien, alors je m’y perd, et j’ai envie de t’aimer.


Au milieu de cet éclat, je nous imagines, nue dans cette plaine, ton corps contre un orphelin, tes mains agrippées à son écorce. De mes doigts accrochés à tes reins j’approche ma tête de ton oreille, alors je te chante le souffle, celui qui aime. Au loin perchée là haut elle le voit, éclairant ton dos l’ombre qui s’y détache se divine. D’un coup de reins je devine tes pensées. « Devenons une tempête, serre toi fort à mon cou et ensemble déracinons cet arbre ». Alors du même mouvement par lequel la terre fait naître un tremblement, tu secoues tes fesses contre mon sexe. Alors de mes mains j’écrase ton dos et y remonte jusqu’à la bouche, comme pour y engloutir toutes nos horreurs.



C’est comme si le ciel s’éteignait quand je pense à toi. Je nous y voient à aimer nos regards mais je te pleure sur le balcon, d’une jambe à l’horizontal je me prépare et d’un mouvement je saute. Il n’y a plus de toi et moi, il n’y a que de la poussière, il n’y a qu’un toi et toi, comme d’une falaise quand la vague s’y lance, qu’elle ne souhaite qu’un toucher. Rien qu’une fois mettre sa tête contre tes jambes et de la musique de tes mains dans ses cheveux, s’endormir.

Je ne souhaite qu’un toucher, met ton pouce contre mes lèvres et rapproche ton visage. Les yeux fermés, ton souffle à ma peau, ta main au creux de ma joue, tes doigts qui s’échouent à mes oreilles. J’ai envie d’y appuyer mon crane, de t’obliger à me tuer ou m’embrasser.



Je nous imagine transporter là, même pas choquée, tu continue de danser. Moi je ne rêve que de tes jambes emprisonnés dans ce jean. Que d’en soulever une et y plonger mon visage, un peu au dessus du genou, de ma langue j’ondule de la cuisse à ton sexe. Puis comme d’un regret je recule et embrasse ta jambe, alors en chef d’orchestre tu te montre de ta voix, j’y plonge ma langue au fond de ton sexe puis j’y remonte jusqu’à ton plaisir. Éphémère, je te regarde en baisant ta vulve et soudain je m’arrête avant de te bouffer les lèvres. Tes jambes dansent, comme pour s’oser au plaisir mon majeur se joint à ton corps, la danse s’accélère.

Je le sens au fond de ton bide, j’entends ton souffle qui ressemble à un train, alors comme si elle était au bord de l’eau j’y retire ma main et te lèche.

Jusqu’à la mort j’embrasse ton sexe, comme pour l’étreindre j’entoure ta jambe de mes bras, et d’une main je plante mes ongles dans l’autre, et de ma langue je passe à l’engueulade. Alors de tes yeux tu prie le ciel, alors de tes ongles tu arrache les draps.

Tes mains viennent entourer mon visage, que je rêve de m’éteindre au centre de tes paumes.

Que je rêve que tes jambes m’étouffent, d’une étreinte autour de mon dos. Écraser ma cage thoracique avec tes pieds, ou bien la frapper avec eux, mes os s’écroulent sous ton poids.

Mais la lune nous observe, et toi tu danse, là.



Et toi tu danse là, ton sourire comme un projo, cette scène comme un plateau. Dans les films tu m’aimerais tout de suite, dans les films tu me tuerais, d’un couteau entre les côtes, et moi en gros plans, je souris. Alors dans un dernier fracas, avant d’y partir, je te bouffe le sein, d’un coup de dent je t’arrache le téton, dans un dernier souffle je me soulève, mes mains contre ton cou, je t’embrasse. Mon amour contre ton abîme, je te souris.



Comme si tout cela ne pouvait être autre qu’un écrit, puisque que tu n’es qu’un abysse.



Et toi tu danse là, on y revient, toujours, à ce moment ou tu ne te sait pas, mais qu’à mon cœur il y a la guerre, capituler ou bombarder.



Et toi tu danse là, et la musique s’arrête, alors tu t’assied en face des mes yeux. Et je te vois à travers les vêtements, bien qu’il faille, comme une biche effrayer à chaque branche qui crache, faire gaffe à ton regard.


Faire gaffe à ce regard, celui que je vois quand je ferme les yeux, celui que je vois ivre, celui qui me tient les cheveux au dessus des chiottes. Celui qui me caresse la nuque pour que je m’endorme, celui qui m’oblige à vous rester. Celui qui se cache au dessus de ses lèvres. Celui qui se cache au dessus de ces deux rêves rouge qui chaque soir me fait souiller les draps d’un blanc impur.




Et toi tu danse là. Rien que cela serait vivre, même sans espoir au moins les larmes couleraient, je ne penserait plus à cette lame qui peut me transpercer plusieurs fois avant de mourir. A ce balcon qui m’appelle.


Je pense à toi quand il fait froid, dès que j’y voit une vague, je me rappelle de tout ces moments que je ne vivait pas, je me souviens de mon absence quand je regrette cette présence.

Tu sais j’en ai aimé, tu sais que j’aime dès qu’elle se montre nue. Mais je me suis surtout rappeler. Que je t’ai vu m’aimer, je t’ai vu essayer, que je t’ai vu m’entourer. Et je me vois les aimer, et je me vois les bouffer, et je me vois essayer. Mais il n’y a jamais ta main au creux de ma nuque, quand je suis allongé, la tête contre tes jambes, que j’ouvre les yeux et que je vois tes lèvres avec la seul envie que de les bouffer.



Je pense que je peux l’écrire ; je peux le souffrir, je peux le sentir, je peux l‘entrevoir, je peux me souvenir, je peux l’espérer, je peux le chérir, je peux le pleurer, je peux le chanter, je peux le baiser, je peux le rêver, je peux le franchir, je peux le chevaucher, je peux le voler, je peux le tuer, je peux le souffrir, je peux le caresser, je peux empire, je peux l’étreindre, je peux le gravir, je peux le dessiner, je peux y construire, je peux le plaisir, je peux le cracher, je peux l’hurler, je peux le franchir, je peux l’accomplir,je peux le voir, je peux l’imaginer, je peux l’observer, je peux le conquérir, je peux le subir, je peux le sourire, je peux le voir, je peux le bouffer, je peux l’enlacer, je peux le vivre.




Et toi tu danse, ils le savent tous que tu n’es pas amoureuse, juste heureuse. 
Ils le croient tous que rien ne nous lie, ils le croient tous qu’ils pourront un jour nous oublier, quand nous sommes chaque éclats qui éclaire cette plaine.