samedi 13 juillet 2024

Paroles

 

08.09.2023

03h32




Paroles de ta mère :


C’est effrayant de se poser la question des enfants lorsqu'on se visualise uniquement au milieu d’un pont. Visualiser parce qu’on n'a pas le courage d’y mettre le pied. 

Si le noir est vraiment noir et si le blanc est vraiment blanc, le noir est égoïste et le blanc est un don de soi. À quel moment trancher quand on sait ce que l’on aimerait donner et ce que l’on aimerait garder à soi ? Est-ce qu’avoir un enfant est synonyme de sacrifice plein et entier de soi ? J’ai l’impression que oui.

Ce constat est effrayant à plusieurs niveaux, parce que j’ai l’impression d’avoir raison et tort à la fois. J’ai envie de faire vivre l’enfance que j’ai vécue à quelqu’un, j’ai envie de la suppléer avec ce que la vie m’a appris. Je me suis déjà imaginé emmener mon enfant en pleine nature pour lui apprendre l’importance des herbiers, l’emmener au musée pour lui montrer la manière dont on peut parler du passé au prisme du présent (en sachant que son père a pour horreur la médiation culturelle et que nous sommes en désaccord total là-dessus), lui lire des histoires parce qu’elles sont profondément belles et formatrice, lui proposer les sports collectifs pour qu’il n'ait pas à apprendre son importance.

Avoir un être qui ne m’appartient qu’à moitié et lui offrir les fenêtres qui m’ont été ouvertes. Je souhaite qu’il devienne baie vitrée, avec un paysage qui reste à l’écoute de l’autre, de ses évolutions.

J’aurais énormément de plaisir à lui enseigner les choses triviales, se laver, cuisiner, cultiver, prendre soin des altérités… Et c’est presque une perspective rassurante et pleine de fierté de m’imaginer au jour où il m’emmènera en balade dans le jardin qu’il se sera construit.


Et en même temps, toutes ses bonnes intentions sont contredites par de profonds désirs égoïstes. D’abord, la peur de mon corps. Il est… Efficace, mais comment réagir à un tel traumatisme ? Je ne sais pas si j’aurais assez de courage et d’amour pour l’enfant que j’aurai offert au monde, pour lui pardonner. Lui pardonner à lui et pardonner à moi. C’est une perte de contrôle évidente, courante et effrayante. 

Je n’ai pas envie d’avoir d'enfant si je le vis comme un fardeau, j’ai peur de le dés-aimé si c’est le cas. J’espère l’avoir au moment où j’aurais envie de lui offrir une partie de ma vie.

Néanmoins, j’ai mis un tel point d’honneur à vivre pour moi, à apprécier la solitude que je ne sais si je saurais… Je ne suis pas certaine de pouvoir dire que c’est un choix conscient et non une décision d’opportunité. Que je chérirais peut-être, mais que les circonstances m’auront « proposé ». J’ai profondément envie de l’aimer, j’ai profondément envie d’aimer l’homme avec qui je le fais, j’ai profondément envie de continuer à m’aimer ? Est-ce que l’amour ça peut se vivre en 3D ?


J’ai envie d’y plonger, pour le moment, égoïstement. Ce qui, depuis les premiers instants, m’a donné envie de l’aimer, c’est qu’il y accordait de la valeur au temps que l’on passait ensemble.

C’est la première fois que cette sensation n’a une date de péremption, qu’il n’est aussi peu myope que moi dans la relation. C’est la première fois que je vois nos différences, mais que j’ai envie de les explorer. Il est mon premier fantasme d’adulte et j’espère presque être son dernier.


Tout cela n’est qu’une question d’humilité et de don de soi finalement. Je suis sur le chemin de l’humilité, un jour peut-être que j’arriverai jusqu’au don. Finalement, tout cela s’apprend sur le tas. J’ai envie de me blottir dans ce tas et celui qu’il m’offre et d’en faire un monument. 


Qu’est-ce qu’un tas ? 

Y a-t-il une astuce pour construire un tas solide quand ses fondations ne sont pas nécessairement bancales ou en dehors de notre perception ? L’objectif, est-il de construire un château aux arêtes saillantes ? Et le pont-levis doit-il rester intrinsèquement fermé ? 


Oups… Je n’ai pas respecté la consigne de ton père, je crois. Mais je t’aime hein, je serais très heureuse que tu sois la matérialisation de 30 ans d’évolution et de t’offrir au monde ! ;) 





Paroles de ton père :


Je me pose la question de la paternité. En fait, sans tout cela, je me pose la question du désir d’être parent, de ce que l’on ne questionne jamais et qui est toujours une réalité : « Ils font un gosse pour continuer de s’aimer, ils font un gosse parce qu’elle le veut ».

La question du couple transsexuel ou autre ne sera pas traité, au-delà du couple homoparental qui aurait pu être le mien, je n’ai aucune expérience à donner qui pourrais y répondre et d’ailleurs, n’y connaissant rien (et étant plutôt songeur quant à la question) je n’ai aucune appréciation à avoir sur ce sujet.



Il est au-delà de la volonté potentiellement génétique de la chose, une propension, je le crois, à être parent.

J’ai une volonté, faire vivre plutôt que de laisser au néant et je crois que je ne sais malheureusement pas tant l’écrire. Mais je pense qu’il y a une volonté au-delà de ce qui pourrait être instinctif, de faire vivre promesse face au néant, de leur permettre, au toujours de saluer, de se suicider, mais d’y avoir dansé au moins une nuit, d’avoir promis une fois, d’avoir aimé une fois, d’avoir regardé une fois, juste d’avoir, cela vaudra tous les néants.

Je le dirais à mon gamin, je ne sais toujours pas ce que j’y fous là, je n’ai passé aucun jour sans en souffrir, sans avoir le corps en hyper vigilance, sans jamais me poser dix mille questions.

Et pourtant, je me ressusciterais à l’éternité pour y vivre toute votre souffrance, juste parce que ce n’est qu’ici que je ressentirais quelque chose, juste parce que j’ai déjà déposé tes lèvres sur les miennes, juste parce que je t’ai déjà enlacé, tes seins contre les miens, ce souffle dans mon cou.

Il n’y a aura jamais autre chose que ton baiser, entre le néant et ce vécu, qu’il soit rien, qu’il soit douleur, qu’il soit tristesse, il est...


J’ai une volonté, faire vivre plutôt que de laisser au néant, je crois que je ne sais malheureusement pas tant l’écrire. Mais je pense qu’il y a une volonté au-delà de ce qui pourrait être instinctif, de faire vivre toute promesse face au néant, de leur permettre : au toujours de saluer, de se suicider, mais d’y avoir dansé au moins une nuit, d’avoir promis une fois, d’avoir aimé une fois, d’avoir regardé une fois, juste d’avoir, cela vaudra tous les néants.

Il ne sera jamais aucune famille parfaite, la mienne est telle une cave sans lumière, mais toutes les familles pourraient participer au concours de la plus dégueulasse.

Je pense sincèrement qu’être parent est la pire mission du monde, au-delà de la question actuelle de l’écologie, il subsiste et subsistera toujours la question de la faute, parce qu’il en est toujours une en tant que parent, aussi sincère que soit cette mission il est toujours question de ce qui a manqué, un enfant en voudra toujours à ces parents, il l’emmerdera toujours sur ce qui a fait de lui un imparfait, c’est un impératif, pas que je dise que j’ai eu une enfance idéale, il est certains que j’aurais pus leur quémander de nombreuses choses, mais je suis vieux, j’ai été placé ici par eux et je ne peux passé leur vie à leur en vouloir, je ne peux que les aimer à travers tout ce qu’ils me foutent de l’urticaire, et essayer d’y vivre ici ba, rampant, contre les genoux de cette humanité.


Malgré eux. Se vivre malgré eux, c’est le devoir d’un enfant, quoi que réussissent leurs parents ou quoi qu’ils ratent, il est toujours question de subsistance, d’y vivre malgré, malgré ce qu’ils voudraient, qu’ils se foutent de l’exercice ou qu’ils souhaitent le réussir, il est toujours question d’y vivre malgré eux.



Je pense, malgré tout ce qui pourrait me demander des centaines d’heures de psychothérapie, avoir eu de la chance, que mes parents me laisse, très jeune, la liberté de me socialiser, d’aimer mes pairs, et je pense avoir trouvé tout ceux qui comme moi cherchaient à y comprendre un truc, quel qu’ils soient, à y comprendre qu’il y avait autre chose, qu’il est impossible d’y satisfaire le père, que la mère ne sera jamais autre qu’une étrangère qui vous étreint comme une poupée, comme si elle demandait à se rassurer pour s’endormir.


C’est pour toutes ces raisons, ce que j’ai pu comprendre, d’une volonté sans jamais essayer de t’y construire, d’une volonté sans jamais t’obliger, d’une volonté en commun avec ta mère de t’amener ici, c’est pour toutes ces raisons que je sais que rien de tout cela ne sera jamais parfait mais que je sais pourquoi tu dois vivre, et que je sais pourquoi c’est essentiel que t’y promène un sourire sur cette terre, il est sur que je t’implorerais de toujours avoir cette bonhomie face à la totalité des connards qui la peuple.


Si jamais tu lisais cela un jour j’ai juste envie que tu saches que quoi que soit devenue notre relation ta mère et moi, ce sera toujours celle qui t’a exaucé et bien que j’espère ne jamais la trahir, s’il m’en venait la lâcheté, sache qu’elle sera au toujours la créatrice de ce que je considère comme étant la plus belle chose sur terre.


Sache que j’ai absolument voulu que tu naisses parmi nous, si un jour, tu as un regret, que tu penses que c’était dégueulasse de te foutre ici, tu pourras m’en vouloir.

J’ai toujours considéré qu’il était plus noble, plus conscient, plus charitable d’y vivre que de ne rien y vivre. Éternel athée, je ne crois en aucun fondement déiste de cette vie, je pense qu’elle est absolument et fondamentalement la résultante d’au moins une personne, que parent est le pire job du monde et que l’on peut souhaiter à minima que ceux-là sachent pourquoi ils mettent un gamin au monde. Ta mère et moi savons ce qui t’amène ici-bas, nous connaissons l’égotisme de te faire vivre et nous croyons presque religieusement au fait qu’il soit important de te permettre plutôt que jamais.


Pour être parfaitement sincère, que nous soyons encore là ou non, nous n’avons jamais pensé à toi avant de t’amener dans ce chaos, nous avons juste considéré qu’il serait toujours plus humain de mettre au monde que de laisser un brouillard. Nous avons toujours essayé de te donner tout ce qui était nôtre, sans jamais t’imposer, ta mère et moi. Comme deux cons d’ermites, ne sachant jamais comment faire, mais essayant toujours, c’est la vie de parents, nous t’avons toujours aimé, nous avons toujours essayé, on s’est sûrement plantés. Je ne t’en voudrais jamais de vouloir en finir, ou bien pire ! De vouloir en baiser l’humanité, tu feras tes choix, on a essayé qu’une chose avec ta mère, c’est de te donner l’envie, si tu n’as voulu de l’odeur de l’humanité, c’est soit que l’on se sera trompé, sois qu’à travers le chemin, tu y auras découvert autre chose.


Je t’aimerai toujours même si tu deviens un prédateur, j’irais me faire tuer pour toi, j’irais me faire condamner !

Pas que tu sois un fils de bien, mais juste que tu n’es pas un fils de rien, que tu es le mien et que j’essayerais toujours de te faire autre que ce que j’ai pu vivre, d’être autre qu’un gamin des rues.


Tu seras peut-être une infamie, je veux déjà vivre sans eux, alors, ma retraite n’en sera que plus volontaire. Je ne pense pas qu’un parent réussisse jamais, mais il est certain que si leur enfant devient une infamie, il est absolument question de son éducation.


Et pourtant, jamais aucun parent ne se pose la question de l’infamie de leur enfant, il est toujours question de réussite. C’est une fabrication sociale qui a maintenant trois siècles, celle de la réussite en prédation, aucun parent ne se posera jamais la question d’un enfant aidant, c’est inintéressant, par cintre il sera toujours synonyme de progrès si celui-ci réussit dans la banque, la finance ! C’est absurde, cela va même à l’inverse de toute pensée, mais c’est pourtant le monde qui nous élève.



Pour conclure, enfant, je serais heureux et je me tuerais dans tout ce que tu deviendra, je m’excuserait de tout ce que j’ai pu être et je serais toujours le cris de toutes ambitions, que ce soit celle que je t’aurais apprises, responsable, ami de la terre, ou celle d’un putain de tueur, je ne pourrais jamais te condamner de toutes sentences, tu sera toujours celui ou celle pour lequel j’aurais toute pitié, tu sera toujours ce qui valait de vivre face au néant.


Qu’elle que soit ta vie nous l’aurons souhaité et nous assumons de t’avoir fait être ici-bas, il y a une volonté de notre part, mais aussi celle de l’amour, que l’on ait réussi ou échoué, nous espérons que tu sauras comprendre l’intérêt de te porter à la vie.


Marlène !

 

15.05.2024

02h39




En fait, écouter Saez c’est être bourré tout le jour. C’est écouter un artiste qui t’envoie au micro tout ce qu’il chie, jusqu’au tréfonds du bas-fond de son intimité. C’est aimer l’entendre geindre comme il se frottait la bite contre le jean, c’est l’écouter se complaire d’une fièvre des lèvres de sa meuf, c’est l’écouter lécher l’obscur en la voyant mettre la tête de plus en plus à la verticale. C’est croire que l’on peut vivre ivre sans jamais toucher terre, c’est comprendre malgré soi qu’il y a et qu’il y aura toujours un monde que l’on souhaite et celui que l’on vit et qu’en fonction de ses valeurs on y vomit plus ou moins.


J’ai envie de sentir l’odeur de rose, juste comme ça, j’ai envie, j’ai le droit, le tout m’est permis, je peux acheter une merde de crème de l’autre bout du monde pour sentir la rose, j’ai le droit.

La question du choix, celle du droit, celle de devenir consommateur.

Est-ce qu’on a toujours été triste parce que les femmes étaient mariées de force et que l’on devenait ce que notre père était ou est ce que l’on a construit de nous après n’était qu’un ersatz ?


J’ai une douleur à l’objet, je sais que Jim m’en voudra, mais je n’ai jamais compris sa passion pour celui-ci, pour moi il n’est qu’aliénation, et quand je vois à travers lui, quelqu’un qui aime et connaît la nature, je ne comprends même pas son envie de faire perdurer une vision totalement matérialiste de la pensée.



Je ne suis jamais violent, que lorsque que j’écris, je me brise le crâne contre le mur et je frappe des ombres. Parce que celui-ci me permet, c’est pour cela selon moi que je ne suis pas sobre, celui-ci me permet.

Dès que je bois, je me vois la baiser, mais comme elle pourrait me baiser, je nous vois nous battre, gaiement, un trop-plein d’amour, se mordre pour s’exprimer.

Comme le dit Damien, je ne craint que l’anarchie, que tu m’invites au combat et que j’en sois.



Dès l’enfance, on intériorise ce que nos parents voudraient de nous et toute notre enfance, on y pensera, on se battra contre cela, on voudra le faire taire, lui donner notre raison.

Putain, imagine, la vie est déjà suffisamment putassière et au-delà d’elle toute notre vie, on voudra faire taire nos parents de notre imaginaire, et surtout lorsque l’on va se coucher ! Il vaudrait mieux les tuer tout de suite, pour êtres sûr qu’ils ne nous détruisent pas adulte.



Putain que c’est vrai que j’ai connu ma première fille à 14 ans, elle était tout ce que l’on peut s’imaginer de cet âge-là, elle avait tellement peu de poil au pubis qu’on aurait pu croire qu’elle n’en avait pas, qu’elle était comme moi un nouveau-né découvrant la vie.

Elle était tout ce qu’un garçon aurait voulu à cet âge-là, et pourtant, je l’ai rejeté comme une pierre qui n’aurait rien à dire d'autre que le rien qui le submerge.

Parce que mes parents auraient vu d’un très mauvais œil cette relation.
Et même aujourd’hui, je m’engage dans une profession que mon père considère comme volontairement inutile, et bien, je lui dois de lui répondre, alors qu’en vérité, je l’emmerde.

On répond toujours à ses parents, qui que l’on soit, ou qu’on en soit, on leur demande de se taire pour que s'octroie le sommeil.

On combat toujours nos parents, leurs injonctions, leurs considérations, leurs valeurs, leurs volontés. De nos parents, restera toujours, qu’elle soit ou qu’il soit le fait que papa n’était pas d’accord avec cette carrière, que maman aurait fait autrement.

J’en retire, maintenant que je veux des enfants, qu’il est essentiel de tout faire pour les aimer, on reprochera toujours à ses parents et je préfère absolument que ce soit de trop d’amour.

J’en retiens que je ne dirais jamais au grand jamais à mes enfants ce qu’ils doivent faire et comprendre de leur vie. Quelles que soient les notes qu’ils me rapportent de l’école, quelle que soit leur passion, il me faudra toujours les écouter.


Je me fous royalement de ce qu’ils réussite, je n’y crois pas, je ne crois pas à leur monde et il m’apparaît que celui-ci est absolument toxique.

Je me fous du bizarre du désir de mon enfant, je l’adouberais et l’enjoindrais à le réaliser.

Il n’y a rien de pire qu’un parent qui dicte sa voie.

Il n'y a rien de pire qu’un parent qui dicte sa voie. Au mieux, il se perdra au fond du jardin ou au pire, il y choisira la voie du gouvernant.

Il est certain qu’entre un fils dealer et un fils Deliveroo je choisis le dealer.



«  Ho Marlène


Je ne sais combien de fois, je t’écrirais, peut- être toujours.

Il y a quelque chose qui fait que je t'enlacerai toujours.

Et tu vois aujourd’hui, j’ai honte de devoir t’écrire dans l’appartement et dans les bras de celle qui n’est pas toi.

Tu m’emmerdes, parce que tu es toi.

J’aimerais tellement t’écrire, comme je t’imagine, que tout cela se perdrait contre une falaise.

Tu sais aujourd’hui quoi que j’écrive résonne dans une flaque, y n’y a plus de marin, un peu glorieux qui écrit pour la mer, y a qu’un pauvre type qui dégueule dans une flaque.

Qui écoute Ferré et qui essaie de le transcrire pour en choper, ne serait-ce qu’un ersatz de talent.

Y a quand même un truc qui sera toujours fou, c’est qu’à chaque sommeil, je te rêve, et qu’à chaque sommeil rien ne va.

Tu vois Ferré me dit de ne pas prendre trop froid, mais comment pourrais-je me réchauffer alors que tu n’es pas là ?



Ho Marlène !

Tu es autant que tu es nue,

il n’y est une instance de mes rêves ou tu ne me fais pas échouer de nous baiser, de tout ce voyage que tu as traversé.

Que pourrais-je même faire de mon amour lorsque tu me danses dans chaque réverbère ?

Et pourtant elle est comme on n’a jamais été, elle est l’amour sous toutes ses formes.

Tu n’as rien à foutre de ce qui se fera d'abord et de ce qui fera ensuite, tu n’est qu’un rêve, pour entrevoir de ce que je ne veux pas voir !

Qu’il sera toujours celle qui a été, qu’elle vaut largement le reste ! Qu’elle vaut largement ce qu’il en reste.


J’en chiale,  »



mercredi 3 juillet 2024

13.05.2024

 

05.13.2024

00h54



Marx avait tort, pour une seule raison, il a considéré que l'on avait le choix, ce qui change entre l'époque pré industrielle et celle-ci c'est le choix, dans les sociétés féodale, un paysan n'a comme extraction à son état que la possibilité de la bourgeoisie qui sera toujours exempt de certains avantage, ceux-ci ayant pour obligation d'appartenir au clergé ou à la noblesse. La révolution française vient d'une lutte des bourgeois du tiers état d'abolir les privilèges pour eux-mêmes s'élever. Ils voulaient pouvoir, s'élever, gagner.
S'octroyer, devenir.

Alors ils ont fait la révolution, emmenant avec eux tous ceux qui voulaient plus, plus que leur triste condition.

Le souhait inavoué, peut être même non su étant, de gravir des sommets d'une raideur, d'un abrupte, tel que même un lézard serait tombé.

Eux ont réussi.

Le monde pré-industriel est celui de l'accession sans aucune limite de ce que nous appellerons maintenant la grande bourgeoisie puisque le socle, les murs et les plafonds de cette pièce ont changés et que nous sommes maintenant à l'ère du libéralisme. Il y a donc deux sortes de bourgeois qui comme dans un temps féodal, ont des plafond qui les sépare et qui se doit de les séparés : les petits bourgeois, qu'ils soit terriens, culturels ou coloniale et les grand bourgeois qui viennent de cette petite aristocratie ou non, eux ont réussi à s'élever.

La petite bourgeoisie et la grande s'inscrit en politique, se diffuse dans le monde paysan, commence à profiter des avancées technologiques.

Ce n'est en fin de compte qu'un combat de fortune, d'égo, d'idéologie, il n'y a eu et n'y a jamais eu aucun religion la dedans, celle-ci ne servant qu'à : l'objectivation d'un individu par rapport à une classe, la création de dogmes liés à un climat, une région du monde, un besoin de société.

Ce n'est en fin de compte que le besoin d'un trop plein de rancune par rapport à un bain saturé de paresse.

Ce qui change entre l'époque pré industrielle et celle-ci c'est le choix, il nous paraît évident, parce que cette société a érigé la réussite comme étant : l'accession à une ou des propriété, l'accession à des richesses matérielles qui sont des symboles de réussite dans nos sociétés. Il nous paraît évident d'avoir le besoin d'accéder à la réussite.

La seule chose qui nous sépare d'une société féodale c'est la notion de possibilité, celle ci légitimant des choix, et là ou Karl Marx avait tort c'est que cette société ne permet aucun choix autres qu'illusoire de plus que celle féodale.

10.04.2024

 

24.04.10

00h18




Il fait froid, je prend ma gorgé de bière, les mains tremblante et la trouve dégueulasse.

Ce n’est pas un geste, c’est un ultime ! Comme dans un livre d’épopée, arracher le cœur de celui qui vous aurait planté sa lance entre les cotes.

Il fait froid, le soleil, lui, chante la danse de Rio.

Il fait froid, la gueule au sol, les yeux écarquillé sur le goudron, chaque geste est un événement.

Comme un sacrifice, chaque geste se peine, chaque geste détruit, chaque geste signifie.

Il fait froid, la pluie qui me tabasse les épaules, qui achève mon blouson, il s’écroule dans une flaque que la ville s’approprie déjà.

Mes yeux vont bientôt s’extraire, plus ils fixent le sol plus ils scintillent, comme si deux poupées dans un bocal, une fois le mécanisme remonté, s’éloignaient puis se rapprochaient.


Je suis bourré ça c’est sur, mais bourré de quoi ? Il fait froid, la ville hurle et la vie me dit qu’« il est temps de rentrée ». Que l’on se sentirait mieux échoué sur une plage, ou il ne serait plus une peine de les voir venir.

De celle ou l’on les enlacerais sans peine, à toujours voir venir le lendemain et l’aimé comme s’il n’était qu’« un jour de plus à se vivre », comme s’ils n’étaient qu’un jour de plus à être aujourd’hui, comme s’il n’y avait plus aucune peine à s’imaginer le gravir.


Elle est de celle qui lave le goudron, c’est une pluie de fin de journée, les arbres ont mangés comme à ces repas de famille que l’on faisait avant que, tout ceux qui ont tondu des blondes en criant victoire, ne crèvent. C’est une pluie qui tombe, comme si elle avait peur du vide et qu’on la poussait, c’est une pluie triste. Elle me tabasse la nuque, comme quelqu’un qui me laminerait un bleu. C’est peut être son désir, peut être qu’on ne la jette pas mais qu’elle le veut, tomber pour s’écraser ! Tomber pour s’écraser et signifier !

Il fait froid, mes cheveux glissent à mes oreilles l’eau qui me caresse le dos. Alors enfin, alors enfin, je lève les yeux, et le goudron s’illumine à force que je le quitte, la ville s’ouvre devant moi, les immeubles d’abord flous s’élargissent à mesure que je les balaie.


C’est fou toute la vie qu’il y a là dedans, dès le premier étage, on y voit des paires de seins, des bites en ombre sur les rideaux, des peuples qui se vivent, de baiser en galère.



J’aimerais être ce vieux qui se lève d’un fauteuil déconfit, le point en l’air.

Un libertaire, un de ceux qui veut se vivre à l’ombre, de tous ceux, qui n’ont que la lumière comme existence, que l’éclat comme promesse.

Il y a bien plus à attendre des ombres, de la violence et de l’absence que de toutes ces abondances, ces prestances et ces présences…


S’il est bien un siècle ou il est malheureux d’être absent, d’être infécond, c’est celui-ci, tout se joue sur la présence, le dit ! Tout ce joue sur la féconde, à ce que la guêtre soit différente!



N’ayant jamais été convaincu de savoir qui je suis, je ne sais pas si je suis hors de votre temps ou juste hors de tout temps, si c’est vous et votre accointance à la débilité qui me tance !



Il fait froid, mes cheveux glissent à mes oreilles l’eau qui me caresse le dos. Alors enfin, alors enfin, je lève les yeux, et le goudron s’illumine à force que je le quitte, la ville s’ouvre devant moi, les immeubles d’abord flous s’élargissent à mesure que je les balaie.


C’est fou toute la vie qu’il y a là dedans, dès le premier étage, on y voit des paires de seins, des bites en ombre sur les rideaux, des peuples qui se vivent, de baiser en galère.


J’ai envie de tous les aimer, du plus abject à la sainte marie.

On n’est venu ici pour s’entre-tuer ni pour les entre-tuer, on est venu ici parce qu’on devait savoir y planter un arbre.



On vit dans un monde de l’autre plus que de celui-la, dans un monde de moi mieux que toi, mais tout cela sans violence. Elle a complètement quitté notre vocabulaire, et pourtant, j’ai bien envie de te casser la gueule.

J’ai bien envie tous là, de vous aligner, tiktokeurs, streameurs, commentateurs, gamin en chien de like, pour vous apprendre la douleur, vous faire comprendre ce qu’est regretté !

Qu’est ce que notre modernité si ce n’est l’abstinence de l’adversité ?




04.05.2024

02h56


Je n’ai pas que cela à foutre de vous conter et je ne sais même plus si vous en valez la peine, si l’on serait pas mieux à raconter nos individuels et de les réunir à la fin. Vous m’écœurez, je n’ai qu’une envie, absolument constante, qui est de vous quitter, vous me débecter, je n’ai qu’une envie c’est de tous vous taire, je ne suis pas sur qu’il soit un mot assez fort pour dire le dégoût absolument physique que vous me provoquer.

Et pourtant j’aime l’Humain, cette partition imprévisible que vous représentez, j’adore vous regarder au détour d’un café, traverser la rue.

Ce moment que je veux absolument solitaire me pose toujours des milliers de question, je crois que je ne me concentre qu’à travers vous, que je me sais à travers vous et que donc je sais que de vous quitter c’est un peu quitter mon état et ne croyant pas en un ou des créateurs, sans vous, je ne suis rien.

Alors ce soir, je vais vous écrire, autant que je vous hais quand vous n’êtes qu’un tribunal populaire avide de sensation, autant que je vous hais quand vous n’êtes que des bouffes-tout à un plateau télé, je n’ai d’inspiration sans vous et je ne peux vous survivre car vous êtes moi et je suis vous.

Alors ce soir, je vais vous écrire, je me fous de votre ressenti, je me fout de votre avis, j’écris au cœur du vide de votre sommeil, pour peu que vous le rêviez, peut être que pour une fois cela n’ira pas à l’Amérique :


« Je ne sais pas si j’ai déjà aimé et si je crois l’avoir déjà fait, je ne sais pas si j’ai jamais réussi à le faire une deuxième fois.

C’est comme si on m’avais tatoué l’intérieur d’une formule mystique qui m’empêche de voir au fond des yeux d’une autre.


J’en ai écrit des conneries mais celle-ci est de loin la moins avouable, ici, j’ai tout pour moi mais je me sent le marin, les embruns qui me claque à la gueule, à attendre, ivre, qu’elle me délivre.


J’ai l’impression de me battre contre moi même et pourtant, il n’est plus là l’autre con de 14 ans qui rêve d’un absolu, non, je me bat contre moi même à 32 ans ! Je lui dis qu’il a tout ici, qu’il n’a qu’à posé son cul deux seconde et qu’il voit la sérénité de la vie, le bonheur de sa tendresse et lui ne me parle que de celle du passé, d’ailleurs il me réveille chaque nuit avec ça, il me la rappelle à chaque fois qu’elle s’assoie sur mon bassin, à chaque fois que mes yeux se ferme.


C’est comme si on m’avais tatoué l’intérieur d’une formule mystique, qu’elle m’empêchait de voir autre chose qu’un avenir avec elle, c’est comme quand j’ai une crise d’angoisse, j’ai beau me dire que cela n’a pas de sens, que je la connais, que tout cela est absurde, elle reste.


Elle hante chacune de mes nuits, d’aussi loin que je m’en souvienne et cela n’est pas une formule littéraire, il n’y a pas un jour ou je n’ai pas pensé à elle à minima une dizaine de fois.


Et pourtant, et pourtant, je crois que désormais je me connais de ma naissance à la date actuelle, je sais que j’ai tué mon père tôt, je sais ce que j’en veux à ma mère, je me sens légitime de dire à mes frères ce que je les pensent, je me sens légitime de répondre à quiconque m’en voudrais, je pense savoir me remettre en question, savoir prendre le recul nécessaire, et pourtant je l’ai quitté, et pourtant elle est toujours là.


Tout ce qui la concerne n’est pas résolu, notre dernière rencontre, notre au revoir, rien de tout cela n’est résolu, c’est une des rares choses qui n’a de sens.


Je l’ai quitté, j’en pouvais plus, et pourtant je pourrais tout ruiner sur un sourire.


C’est comme si tout ce que j’ai pu être et tout ce que je m’efforce de ne plus être était contenu en une seule personne, en une seule pensée et pourrais me faire sauter dans le vide en une fraction de seconde.


Le marin, sa cavalcade contre la vérité, son alcoolisme, son attente, sa déshérence, a toujours représenté sa mort et pourtant aujourd’hui je suis absolument le marin.

Si on me contait demain son retour prochain sur la plage, j’y construirais un fort en carton et je me saoulerais tout les soirs attendant son retour, je me consolerais en écrivant un journal et je jetterais des canettes à la gueule des gamins qui me réveillerais...