mercredi 3 juillet 2024

10.04.2024

 

24.04.10

00h18




Il fait froid, je prend ma gorgé de bière, les mains tremblante et la trouve dégueulasse.

Ce n’est pas un geste, c’est un ultime ! Comme dans un livre d’épopée, arracher le cœur de celui qui vous aurait planté sa lance entre les cotes.

Il fait froid, le soleil, lui, chante la danse de Rio.

Il fait froid, la gueule au sol, les yeux écarquillé sur le goudron, chaque geste est un événement.

Comme un sacrifice, chaque geste se peine, chaque geste détruit, chaque geste signifie.

Il fait froid, la pluie qui me tabasse les épaules, qui achève mon blouson, il s’écroule dans une flaque que la ville s’approprie déjà.

Mes yeux vont bientôt s’extraire, plus ils fixent le sol plus ils scintillent, comme si deux poupées dans un bocal, une fois le mécanisme remonté, s’éloignaient puis se rapprochaient.


Je suis bourré ça c’est sur, mais bourré de quoi ? Il fait froid, la ville hurle et la vie me dit qu’« il est temps de rentrée ». Que l’on se sentirait mieux échoué sur une plage, ou il ne serait plus une peine de les voir venir.

De celle ou l’on les enlacerais sans peine, à toujours voir venir le lendemain et l’aimé comme s’il n’était qu’« un jour de plus à se vivre », comme s’ils n’étaient qu’un jour de plus à être aujourd’hui, comme s’il n’y avait plus aucune peine à s’imaginer le gravir.


Elle est de celle qui lave le goudron, c’est une pluie de fin de journée, les arbres ont mangés comme à ces repas de famille que l’on faisait avant que, tout ceux qui ont tondu des blondes en criant victoire, ne crèvent. C’est une pluie qui tombe, comme si elle avait peur du vide et qu’on la poussait, c’est une pluie triste. Elle me tabasse la nuque, comme quelqu’un qui me laminerait un bleu. C’est peut être son désir, peut être qu’on ne la jette pas mais qu’elle le veut, tomber pour s’écraser ! Tomber pour s’écraser et signifier !

Il fait froid, mes cheveux glissent à mes oreilles l’eau qui me caresse le dos. Alors enfin, alors enfin, je lève les yeux, et le goudron s’illumine à force que je le quitte, la ville s’ouvre devant moi, les immeubles d’abord flous s’élargissent à mesure que je les balaie.


C’est fou toute la vie qu’il y a là dedans, dès le premier étage, on y voit des paires de seins, des bites en ombre sur les rideaux, des peuples qui se vivent, de baiser en galère.



J’aimerais être ce vieux qui se lève d’un fauteuil déconfit, le point en l’air.

Un libertaire, un de ceux qui veut se vivre à l’ombre, de tous ceux, qui n’ont que la lumière comme existence, que l’éclat comme promesse.

Il y a bien plus à attendre des ombres, de la violence et de l’absence que de toutes ces abondances, ces prestances et ces présences…


S’il est bien un siècle ou il est malheureux d’être absent, d’être infécond, c’est celui-ci, tout se joue sur la présence, le dit ! Tout ce joue sur la féconde, à ce que la guêtre soit différente!



N’ayant jamais été convaincu de savoir qui je suis, je ne sais pas si je suis hors de votre temps ou juste hors de tout temps, si c’est vous et votre accointance à la débilité qui me tance !



Il fait froid, mes cheveux glissent à mes oreilles l’eau qui me caresse le dos. Alors enfin, alors enfin, je lève les yeux, et le goudron s’illumine à force que je le quitte, la ville s’ouvre devant moi, les immeubles d’abord flous s’élargissent à mesure que je les balaie.


C’est fou toute la vie qu’il y a là dedans, dès le premier étage, on y voit des paires de seins, des bites en ombre sur les rideaux, des peuples qui se vivent, de baiser en galère.


J’ai envie de tous les aimer, du plus abject à la sainte marie.

On n’est venu ici pour s’entre-tuer ni pour les entre-tuer, on est venu ici parce qu’on devait savoir y planter un arbre.



On vit dans un monde de l’autre plus que de celui-la, dans un monde de moi mieux que toi, mais tout cela sans violence. Elle a complètement quitté notre vocabulaire, et pourtant, j’ai bien envie de te casser la gueule.

J’ai bien envie tous là, de vous aligner, tiktokeurs, streameurs, commentateurs, gamin en chien de like, pour vous apprendre la douleur, vous faire comprendre ce qu’est regretté !

Qu’est ce que notre modernité si ce n’est l’abstinence de l’adversité ?




04.05.2024

02h56


Je n’ai pas que cela à foutre de vous conter et je ne sais même plus si vous en valez la peine, si l’on serait pas mieux à raconter nos individuels et de les réunir à la fin. Vous m’écœurez, je n’ai qu’une envie, absolument constante, qui est de vous quitter, vous me débecter, je n’ai qu’une envie c’est de tous vous taire, je ne suis pas sur qu’il soit un mot assez fort pour dire le dégoût absolument physique que vous me provoquer.

Et pourtant j’aime l’Humain, cette partition imprévisible que vous représentez, j’adore vous regarder au détour d’un café, traverser la rue.

Ce moment que je veux absolument solitaire me pose toujours des milliers de question, je crois que je ne me concentre qu’à travers vous, que je me sais à travers vous et que donc je sais que de vous quitter c’est un peu quitter mon état et ne croyant pas en un ou des créateurs, sans vous, je ne suis rien.

Alors ce soir, je vais vous écrire, autant que je vous hais quand vous n’êtes qu’un tribunal populaire avide de sensation, autant que je vous hais quand vous n’êtes que des bouffes-tout à un plateau télé, je n’ai d’inspiration sans vous et je ne peux vous survivre car vous êtes moi et je suis vous.

Alors ce soir, je vais vous écrire, je me fous de votre ressenti, je me fout de votre avis, j’écris au cœur du vide de votre sommeil, pour peu que vous le rêviez, peut être que pour une fois cela n’ira pas à l’Amérique :


« Je ne sais pas si j’ai déjà aimé et si je crois l’avoir déjà fait, je ne sais pas si j’ai jamais réussi à le faire une deuxième fois.

C’est comme si on m’avais tatoué l’intérieur d’une formule mystique qui m’empêche de voir au fond des yeux d’une autre.


J’en ai écrit des conneries mais celle-ci est de loin la moins avouable, ici, j’ai tout pour moi mais je me sent le marin, les embruns qui me claque à la gueule, à attendre, ivre, qu’elle me délivre.


J’ai l’impression de me battre contre moi même et pourtant, il n’est plus là l’autre con de 14 ans qui rêve d’un absolu, non, je me bat contre moi même à 32 ans ! Je lui dis qu’il a tout ici, qu’il n’a qu’à posé son cul deux seconde et qu’il voit la sérénité de la vie, le bonheur de sa tendresse et lui ne me parle que de celle du passé, d’ailleurs il me réveille chaque nuit avec ça, il me la rappelle à chaque fois qu’elle s’assoie sur mon bassin, à chaque fois que mes yeux se ferme.


C’est comme si on m’avais tatoué l’intérieur d’une formule mystique, qu’elle m’empêchait de voir autre chose qu’un avenir avec elle, c’est comme quand j’ai une crise d’angoisse, j’ai beau me dire que cela n’a pas de sens, que je la connais, que tout cela est absurde, elle reste.


Elle hante chacune de mes nuits, d’aussi loin que je m’en souvienne et cela n’est pas une formule littéraire, il n’y a pas un jour ou je n’ai pas pensé à elle à minima une dizaine de fois.


Et pourtant, et pourtant, je crois que désormais je me connais de ma naissance à la date actuelle, je sais que j’ai tué mon père tôt, je sais ce que j’en veux à ma mère, je me sens légitime de dire à mes frères ce que je les pensent, je me sens légitime de répondre à quiconque m’en voudrais, je pense savoir me remettre en question, savoir prendre le recul nécessaire, et pourtant je l’ai quitté, et pourtant elle est toujours là.


Tout ce qui la concerne n’est pas résolu, notre dernière rencontre, notre au revoir, rien de tout cela n’est résolu, c’est une des rares choses qui n’a de sens.


Je l’ai quitté, j’en pouvais plus, et pourtant je pourrais tout ruiner sur un sourire.


C’est comme si tout ce que j’ai pu être et tout ce que je m’efforce de ne plus être était contenu en une seule personne, en une seule pensée et pourrais me faire sauter dans le vide en une fraction de seconde.


Le marin, sa cavalcade contre la vérité, son alcoolisme, son attente, sa déshérence, a toujours représenté sa mort et pourtant aujourd’hui je suis absolument le marin.

Si on me contait demain son retour prochain sur la plage, j’y construirais un fort en carton et je me saoulerais tout les soirs attendant son retour, je me consolerais en écrivant un journal et je jetterais des canettes à la gueule des gamins qui me réveillerais...


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